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No 96 - IUMSP

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plupart des jeunes suivis témoignent de problèmes au niveau des comportements plus ou moins<br />

semblables à ceux mentionnés par le RI (comportements caractériels ou d’opposition, consommation<br />

de drogues douces, etc.).<br />

A priori, le Planning Familial (PF) est un service dont la clientèle se recrute au sein de la population<br />

générale. De ce fait, son action n’est pas à proprement parler centrée sur les jeunes en<br />

décrochage. Ceux-ci y ont néanmoins accès par le jeu des aiguillages. Dans certains cas, la problématique<br />

du décrochage est mise au jour sur la base d’un constat d’échec en matière de prévention<br />

(prévention tertiaire). Sous cet angle, les statistiques du PF sont assez parlantes. En effet, un<br />

peu plus de la moitié des motifs de consultation concernent la CPC (2001 : 52%).<br />

Essentiellement féminine, la clientèle du PF est jeune : près de 50% des personnes consultantes<br />

ont entre 13 et 18 ans et 25% ont entre 19 et 24 ans a .<br />

Prévention VIH– Aussi bien au RI qu’à l’A.E.M.O., la prévention du VIH/sida est intégrée à<br />

une approche de la sexualité davantage centrée sur les aspects relationnels que sur les aspects<br />

techniques. Pour les intervenants de l’A.E.M.O, la sexualité fait pleinement partie des leurs préoccupation<br />

dans leur travail avec les jeunes. Ce thème ne fait pas l’objet d’un questionnement<br />

intrusif. En revanche, il est abordé de façon ' détournée ', au fil de la discussion : « On essaie de<br />

vérifier quelles sont les connaissances et comment les jeunes se situent. Sur Neuchâtel, on remarque en<br />

général que l’information est bien faite dans le cadre scolaire. Les garçons et les filles ont reçu<br />

l’information, (… ) en termes pratiques, leurs connaissances sont excellentes. Le problème vient plus de<br />

la manière de gérer les sentiments (… ). Il faut peut-être plus intervenir sur (… ) les blessures relationnelles<br />

qui peuvent se créer… avec la sexualité ». Au RI, la prévention passe principalement par le biais<br />

de discussions de groupe informelles autour des différents thèmes touchant à la sexualité et/ou à<br />

la consommation de substances. Celles-ci permettent aux intervenants d’effectuer un travail<br />

d’information sur les risques encourus et les moyens de prévention, d’approfondir certaines<br />

thématiques et de corriger les connaissances (préservatifs, VIH, PF, pilule, etc.). La nature<br />

informelle de ces interactions est à la fois au service et une condition du travail de prévention.<br />

Dans cette perspective, les intervenants du RI travaillent de façon stratégique, en particulier<br />

lorsqu’il s’agit de mettre du matériel à disposition : « On a l’œil sur le matériel qu’on met en évidence.<br />

On écoute, on regarde comment les brochures sont utilisées. La distribution est passive, mais<br />

avec une forte interaction de notre part ». Le matériel est sélectionné en fonction des caractéristiques<br />

du public-cible (âge et expérience b ) et des problématiques que les intervenants souhaitent<br />

explorer. Des journaux pour adolescent(e)s sont par exemple mis à disposition (Girls, Podium ,<br />

etc.) de manière à susciter des discussions sur les problèmes récurrents des jeunes, comme les<br />

troubles de l’alimentation c .<br />

D’une manière générale, ces techniques d’approche renforcent l’acceptabilité de la prévention<br />

parmi le public-cible. Elles consistent principalement à se mettre au niveau des jeunes de<br />

a<br />

b<br />

c<br />

Centre de planning familial de Neuchâtel : Statistiques concernant les consultations au Centre (2000-<br />

2001). Ces statistique concernent les personnes vues individuellement ou en couple pour lesquelles un<br />

dossier a été établi.<br />

Cet aspect est particulièrement important en ce qui concerne le matériel d’information sur la<br />

consommation de psychotropes. Suivant le public-cible, certaines brochures pourraient par exemple<br />

susciter la recherche de nouvelles expériences en matière de consommation. L’effet serait ici contreproductif.<br />

De fait, cette approche n’est pas uniquement au service de la prévention du VIH ou de la toxicomanie.<br />

Elle a également une visée de socialisation et permet notamment de déjouer les comportements agressifs,<br />

par exemple entre filles et garçon, ou encore par rapport à des thèmes sensibles comme<br />

l’homosexualité.<br />

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