No 96 - IUMSP

Le planning familial offre des conseils individualisés gratuits pour tout ce qui concerne la
contraception, y compris la pilule du lendemain. Cette offre est ouverte à tous. Le planning
familial intervient également dans les écoles supérieures et dans plusieurs structures spécialisées
(écoles spécialisées, foyers, centre de réfugié) avec des interventions sur les thèmes de la santé
sexuelle. Le planning familial reçoit une trentaine de filles par année qui correspondent à notre
groupe-cible. Elles viennent presque exclusivement en moments de crise et on effectue avec elles
de la prévention secondaire. Au vu des problèmes et de la méfiance initiale des filles, les intervenantes
cherchent à leur consacrer le plus de leur temps possible. Si elles arrivent à trouver le
temps nécessaire pour gagner leur confiance, elles repèrent souvent des situations graves. Il va de
soi qu'elles abordent toujours les questions de la prévention VIH et d'autres infections sexuellement
transmissibles.
Aiuto Aids Ticino (AAT) a une collaboration étroite avec plusieurs projets de prévention
destinés aux jeunes. L'antenne ne vise pas spécialement les jeunes en décrochage et ne leur
accorde pas d'attention spécifique.
Appréciation :
Les informations parviennent principalement d'un éducateur du service éducatif des mineurs,
rattaché aux juges d'instruction pour les mineurs. Quelques informations complémentaires ont
été obtenues par le planning familial et par une collaboratrice de Radix.
Groupe cible — Le service éducatif des mineurs s'occupe de 250 jeunes entre 14 - 18 ans qui
habitent dans leur grande majorité encore avec leur famille, mais souvent avec une situation
familiale fragile. L'école, l'apprentissage ou le chômage peuvent poser problème. Tous sont
consommateurs de cannabis, 35% prennent de l'ecstasy ou d'autres stimulants. L'alcool est un
problème toujours plus grand. On constate que, contrairement à ce qui se passait auparavant, les
fumeurs de cannabis consomment aujourd'hui également de l'alcool en grande quantité.
L'héroïne n'est plus à la mode et il n'y a pas d'injecteurs de drogue dans ce groupe. Le risque
VIH à ce stade de leur trajectoire n'est envisageable que par la transmission sexuelle. L'interlocuteur
observe que les garçons ont le plus souvent des problèmes relationnels avec l'autre sexe et
qu'ils n'ont que très rarement déjà débuté leur vie sexuelle active. Les jeunes filles par contre ont
souvent des relations sexuelles multiples et avec des partenaires adultes, souvent plus âgés voire
beaucoup plus âgés. Elles sont très fragiles et se construisent leur sexualité sur un schéma d'abus,
elles 'donnent' sans discuter.
Sexualité et prévention VIH — L'éducation sexuelle et la prévention VIH ne sont pas explicitement
mentionnées dans le mandat large du service éducatif des mineurs. Pourtant, les intervenants
abordent le thème si l'occasion se présente. Le plus souvent, cette occasion doit être créé
par les intervenants, les jeunes faisant preuve d'une grande réticence par rapport aux questions
qui touchent à leur intimité. Pour en parler, deux conditions s'imposent : un bon contact avec
les jeunes doit être établi et l'intervenant doit être du même sexe que l'adolescent ou l'adolescente.
Pour la majorité des garçons, les questions de sexualité ne semblent pas être une préoccupation
majeure ; les filles par contre sont très interpellées et ont beaucoup de questions. Les
intervenantes abordent toujours les questions de la sexualité avec elles, mais surtout s'il y a suspicion
de comportements à risque. Les intervenants constatent que les connaissances en
matière de sexualité sont très pauvres. Ils pensent que l'éducation sexuelle à l'école passe par
dessus les adolescents les moins scolaires et que ceux-ci n'ont retenu que des notions rudimentaires.
Les éducateurs reprennent souvent le flambeau. Ils utilisent les brochures destinées aux
jeunes (ok ragazze et ok ragazzi) qui leur permet d'aborder une grande gamme de questions liées à
la vie affective et sexuelle. Les jeunes filles n'hésitent pas à accepter la brochure pour une éventuelle
relecture, les garçons ne les acceptent que rarement. La même observation vaut pour les
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