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No 96 - IUMSP

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sexuellement transmissibles, à la contraception ou / et à la grossesse. D’ici, elles peuvent être<br />

aiguillées correctement vers d'autres services médicaux en cas de besoin. Il est de ce point de vue<br />

une entrée pour d'autres soins médicaux. Très souvent, ce sont les médiatrices qui prennent le<br />

rendez-vous pour elles, souvent elles les accompagnent lors de la première visite.<br />

Des interventions ont été menées auprès des clients de prostituées à deux reprises (en 2000 et en<br />

2002) dans le cadre du programme Don Juan, coordonné par l’Aide<br />

Appréciation des personnes interviewées<br />

L'appréciation rapportée ici porte plus généralement sur l'ensemble du canton et non pas sur la<br />

seule ville de Lugano. En effet, les lieux de prostitution se trouvent souvent en dehors des villes<br />

et sont très éloignés les uns des autres. La moitié des lieux de prostitution se trouve dans l'agglomération<br />

luganaise, l'autre moitié est repartie dans le reste du canton.<br />

L'accès aux femmes et l'acceptation de l'offre de prévention diffèrent nettement selon les lieux<br />

de prostitution (bar-alberghi, night-clubs et appartements privés). L'appréciation suivante tient<br />

compte de ce fait et décrit la situation par type d’établissement, tout en regroupant l'offre des<br />

deux projets. <strong>No</strong>tons en préambule que le territoire, géographiquement accidenté, rend difficile<br />

l'accès aux femmes. Les médiatrices ont besoin d'un véhicule et d'un chauffeur pour effectuer<br />

leur travail. On estime toutefois que tous les lieux peuvent être visités une fois toutes les six<br />

semaines. Autrefois les médiatrices parcouraient le territoire en utilisant les transports publics.<br />

L’accès aux femmes qui travaillent dans les bars-alberghi est généralement facilité par les propriétaires<br />

ou barmen. Les médiatrices peuvent entrer avec leur accord. Elles peuvent s'entretenir<br />

avec les femmes soit directement dans le bar soit dans leur chambre. La majorité d’entre elles<br />

sont clandestines ou possèdent un permis de tourisme. La plupart originaires d’Amérique du<br />

Sud. <strong>No</strong>tons que les médiatrices sont également atteignables grâce à leur téléphone portable,<br />

dont le numéro est communiqué aux femmes. Elles se tiennent souvent à disposition des<br />

femmes pour les accompagner (30 ont été accompagnées en 2002) et les écouter, même en dehors<br />

de leurs heures de travail officielles.<br />

Le conseil et les aiguillages, la brochure ‘Stella’, les préservatifs (seulement 3 à la fois) et le lubrifiant<br />

sont très bien acceptés. Les contacts conduisent parfois à des entretiens plus longs. Des<br />

préservatifs supplémentaires sont parfois achetés par les travailleuses du sexe. Les contrôles policier<br />

constituent néanmoins un obstacle majeur pour la distribution de préservatifs. De fait, la<br />

police interprète la possession de grandes quantités de préservatifs comme une ‘preuve’ de prostitution,<br />

soit une activité illégale suivant le permis de séjour délivré. Les médiatrices notent que<br />

les préservatifs sont parfois refusés dans la période qui suit une récente fouille ou descente de la<br />

police. Ces contrôles étant fréquents (au moins une fois par mois), les médiatrices n'offrent<br />

maintenant que trois préservatifs à la fois.<br />

Les chiffres aussi témoignent de la bonne acceptation de l’offre de prévention Donne Scalze<br />

(APiS). En 2002, 254 migrantes (320 en 2001) ont profitées d’elle. <strong>No</strong>tons également que les<br />

quelques femmes recrutées et formées par le projet 'multiplicatrices'; aiguillent et informent les<br />

plus jeunes et les nouvelles venues vers les médiatrices.<br />

Contrairement à ce que l’on observe dans les bars-alberghi, les gérants des nights-clubs (cabarets)<br />

tendent à entraver l’accès des l'accès des médiatrices au public-cible, composé principalement de<br />

ressortissantes des d’Europe de l’Est (toutes avec permis L). Les gérants considèrent fermement<br />

que leurs établissements ne sont pas des lieux de prostitution et que de ce fait les actions de prévention<br />

ne sont pas nécessaires. Leur présence refusée dans les night-clubs, les médiatrices sont<br />

obligées de visiter les femmes dans leurs appartements pendant leur temps libre. Seules 26 dan-<br />

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