No 96 - IUMSP
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acceptée. Cette appréciation est fondée sur la confiance dont les intervenants jouissent de la part<br />
des jeunes. Cette confiance rejaillit positivement sur l’intervenante externe.<br />
D’une manière générale, le responsable de l’Appart’ estime que les jeunes possèdent des connaissances<br />
relativement bonnes par rapport au VIH/sida, bien que parfois imprécises. En revanche,<br />
il observe que de moins en moins de jeunes se sentent concernés cette maladie, qu’ils associent à<br />
une forme de cancer. Cette distance sociale par rapport au VIH/sida pourrait en partie<br />
s’expliquer par le fait que tous ces jeunes ne sont pas encore entrés dans la sexualité. Pour<br />
l’animatrice en éducation sexuelle, le problème ne consiste pas tant dans l’acquisition des<br />
connaissances, que dans la mise en pratique des préceptes de prévention. Sous cet angle, les<br />
aspects relationnels et le développement de l’estime de soi prennent toute leur importance. On<br />
notera par ailleurs que quelques jeunes pris en charge par l’Appart’ ont des parents séropositifs<br />
au VIH. Si cette problématique peut, le cas échéant, être abordée au cours des entretiens individuels,<br />
elle ne l’est pas dans les discussions de groupe. Il semblerait que le traitement des questions<br />
liées à la séropositivité d’un des membres de l’entourage familial passe par d’autres canaux,<br />
en particulier par le biais des médecins.<br />
De toute évidence, la thème de la sexualité et la prévention du VIH occupent une place centrale<br />
dans le cadre des consultations de planning familial de l’UMSA. Comme on l’a souligné plus<br />
haut, le traitement de ces thèmes ne constituent pas forcément la première demande des jeunes<br />
filles. D’une manière générale, la consultation permet d’approfondir les connaissances et de mettre<br />
en place des stratégies visant à établir les comportements préventifs a .<br />
Matériel utilisé — Ni les éducateurs de l’Appart’, ni l’animatrice en éducation sexuelle n’ont<br />
recours à du matériel d’information. Il s’agit d’un choix délibéré, fondé sur l’idée que<br />
l’expression des jeunes prime sur la diffusion d’une information écrite. Des brochures telles<br />
que 'Oh ! les filles ' et 'Oh ! les garçons' sont néanmoins disponibles mais probablement peu<br />
accessibles.<br />
Besoins non-couverts et environnement — Les interventions de terrain et le travail de proximité<br />
auprès des jeunes font actuellement défaut à Lausanne. Ce manque avait déjà été identifié<br />
dans la phase précédant les entretiens. L’animatrice en éducation sexuelle l’a confirmé. En<br />
l’absence d’unités mobiles de prévention ou d’un véritable travail de rue, la prévention du<br />
VIH/sida et des autres risques sanitaires liés à la sexualité repose sur des collaborations spécifiques<br />
et sur un travail de réseau dont il conviendrait de continuer la construction ou d’en consolider<br />
les fondations. Or, ce travail ne peut faire l’économie d’un soutien financier b . L’animatrice<br />
interrogée estime également qu’il manque à Lausanne des structures telles que l’Appart’ : un<br />
besoin associé à la fragilité grandissante des familles et l’accroissement des risques de marginalisation<br />
qui en découlent. De plus, l’inflation discursive actuelle sur la violence des jeunes (incivilité,<br />
violences urbaines) s’accompagne de risques de stigmatisation non négligeables et qui ne sont pas<br />
sans conséquences sur le développement personnel des jeunes en difficulté.<br />
a<br />
b<br />
Il va de soi que les services de planning familial ont des objectifs précis et connus en matière de prévention<br />
VIH. De ce fait, cet aspect ne sera pas approfondi davantage dans le cadre de cette section.<br />
L’intervention de l’animatrice en éducation sexuelle est directement financée par L’Appart’.<br />
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