No 96 - IUMSP

miques mais aussi pour conserver à la relation un caractère romantique 68 . Nos interlocutrices
n'ont connaissance de ce segment de la prostitution que par les annonces dans la presse et par
Internet mais n'y ont pas accès. Le rapport annuel 2001 du Programme APiS 11 confirme ce
constat pour l'ensemble du pays. Il n'y a pas d'interventions destinées spécialement à ce segment
et les femmes concernées ne contactent que très rarement les structures d'aide pour prostituées,
car elles ne s'identifient pas à ce métier.
6.2.4 Le segment intermédiaire
Ce segment n'a pas été décrit comme 'vulnérable' par nos interlocutrices. Les femmes connaissent
les règles du milieu de la prostitution qui veulent qu'on se protège toujours. Les relations
privées et professionnelles sont strictement séparées. Les femmes s'identifient largement avec
leur travail.
Dans ce segment on trouve des femmes suisses et des étrangères qui travaillent dans le pays en
toute légalité. Le programme Apis et les structures spécialisées comme Maria Magdalena à Saint-
Gall (voir 4.2.1) ou le Aidspfarramt à Bâle (voir 4.1.1) incluent ce segment dans leurs activités.
Les activités destinées à ce segment ne sont pas seulement et prioritairement des activités de prévention
VIH, mais cherchent également à améliorer les conditions de vie des femmes concernées
et à développer leur compétences sociales. Ce segment peut être touché par un travail de proximité
(outreach work) et par téléphone. Cette dernière méthode n'amène que rarement à un
contact de suivi comme l'ont montré plusieurs essais dans les villes. De manière générale, les
femmes suisses et sud-américaines semblent plus accessibles que les femmes asiatiques ou
d'Europe de l'Est.
6.2.5 Le segment bas (prostituées toxicomanes)
Les femmes de ce segment sont majoritairement suisses. D’après les intervenantes, elles sont
particulièrement vulnérables aux risques d’infection. Les femmes de se groupe seraient plus souvent
confrontées aux demandes de rapports non protégés que les autres et seraient prêtes à les
accepter pour des raisons économiques a Elles se prostituent en outre dans des conditions très
difficiles, principalement pour financer leur consommation de drogue (Beschaffungsprostitution).
Elles se trouvent au dernier rang dans la hiérarchie de la rue et également dans la hiérarchie de la
prostitution. Elles se prostituent souvent dans des endroits qui ne les exposent pas à la répression
policière, le plus souvent dans des zones peu sûres et isolées, à la merci des clients. Pour leur
propre protection, elles ont souvent un 'ami' pour lequel elles travaillent. Elles sont méprisées
par la société, par leur protecteur et par leur fournisseur de drogue. Elles se trouvent ainsi dans
une situation de dépendances multiples qui peut les amener à accepter des pratiques sexuelles
peu sûres, imposées par des clients ou acceptées pour des raisons économiques (les rapports nonprotégés
sont considérablement mieux payés) 27,63 .
Les femmes de ce secteur de la prostitution ne s'identifient pas avec la profession de prostituée et
ne sont que rarement atteignables par des structures spécialisées pour les travailleuses du sexe.
Ces femmes sont également réticentes à utiliser d'autres structures du réseau médico-social 'officiel'
b . L'installation de structures à bas-seuil à leur intention s'est imposée alors dans les grands
a
b
Cette appréciation n'est cependant pas partagée par les auteurs d'un précédent rapport d'évaluation 4
qui relevaient la persistance d'un haut taux d'utilisation de préservatifs dans ce segment.
D'après Obrist B. 1995 63 : “praktizieren sie vergleichsweise häufig Dienstleistungen ohne Kondome ...
Problematisch hinsichtlich der Kondomverwendung erweist sich bei diesen Prostituierten, dass sie dem Frei-
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