No 96 - IUMSP
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J’aimerais bien savoir qui a Dr Gay dans ses liens». Force est de constater que la prévention n’est<br />
pas présente sur ces sites, si bien que ces espaces virtuels constituent véritablement des angles<br />
morts pour la prévention.<br />
Il est par ailleurs nécessaire de souligner que nous n’avons probablement pas suffisamment tenu<br />
compte des possibles interventions des ORW dans ce domaine. On notera que certains d’entre<br />
eux visitent les salons de discussion (chats), mais on ignore dans quelle mesure ils interviennent<br />
auprès des chaters et comment, le cas échéant, leur intervention est acceptée par ces derniers.<br />
Cette question est d’autant plus importante, qu’Internet s’est imposé comme un espace à part<br />
entière, où les partenaires sexuels se recrutent plus ou moins facilement. Manifestement, pour<br />
des raisons propre à la nature même d’Internet, ce setting échappe à l’action préventive.<br />
6.3.6 Sous-groupes peu ou pas couverts par le programme HSH<br />
Au moins trois segments de la population HSH sont actuellement peu, voire pas couverts par le<br />
programme HSH. Il s’agit principalement des HSH séropositifs, des migrants et des personnes<br />
bisexuelles.<br />
Concernant les HSH séropositifs, le coordinateur du programme au niveau national souligne la<br />
nécessité d’interventions spécifiques. Ce besoin n’est certes pas nouveau, mais n’a pas encore été<br />
résolu de façon adéquate. Bien que le programme HSH ait des objectifs particuliers par rapport à<br />
ce segment de population, notamment en matière de solidarité (voir cahier des charges des<br />
ORW, annexe 9.4), force est de reconnaître que ce sous groupe a échappé à la présente étude.<br />
Néanmoins, sur la base des observations faites au cours du processus d’évaluation, il est possible<br />
de dégager deux questions principales qui mériteraient réflexion :<br />
• Est-ce que les interventions élaborées dans le cadre du programme ou les structures à<br />
partir desquelles elles sont élaborées sont pertinentes pour les HSH séropositifs ?<br />
• Est-ce que les interventions ou les structures destinées aux personnes séropositives (quelle<br />
que soit leur orientation sexuelle) sont adéquates par rapport aux enjeux de prévention ?<br />
Il n’est malheureusement pas possible de répondre à ces questions, dans la mesure où ce segment<br />
de population n’a été évoqué que de façon très marginale, tant dans la partie consacré aux HSH<br />
que dans celles consacrée aux personnes séropositives. On relèvera néanmoins qu’une part<br />
importante des nouveaux cas d’infections à VIH survient dans le groupe de transmission homosexuel<br />
a .<br />
Les migrants et les personnes bisexuelles font également partie des segments de population, pour<br />
lesquels il est relativement difficile de trouver des solutions adaptées. Si les migrants n’ont quasiment<br />
jamais été évoqués spontanément au cours des entretiens réalisés, Infobi (Antenne<br />
bisexuelle liée à Vogay) a volontairement manifesté son intérêt par rapport la présente évaluation.<br />
Sa représentante a notamment souligné la nécessité d’intervenir dans des lieux de sexe, à<br />
connotation hétérosexuelle (cinémas pornos, saunas mixtes, milieux échangistes), dans lesquels le<br />
sexe entre hommes est pratiqué b .<br />
a<br />
b<br />
Voir les données épidémiologiques récentes de l’OFSP sur :<br />
http://www.bag.admin.ch/infekt/surv/aids/f/mtab.htm.<br />
On ignore cependant l’ampleur de ce phénomène. Sur la prévention du VIH chez les hommes bisexuels,<br />
on pourra se référer aux travaux de Daniel Welzer-Lang 88 , Denise Medico et collaborateurs 89<br />
(aimablement signalés par la responsable d’Infobi) et de Catherine Deschamps 90 .<br />
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