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No 96 - IUMSP

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(sexualité, contraception, prévention des infections sexuellement transmissibles) pour les structures<br />

mentionnées ci-dessus et pour d’autres institutions du réseau socio-sanitaire intéressées à la<br />

problématique des jeunes en décrochage (écoles, foyers, etc.).<br />

Appréciation des personnes interviewées<br />

Clientèles — D’après les observations faites au premier semestre 2002, le Rateau-Ivre (RI)<br />

accueille régulièrement entre 50 et 70 jeunes âgés de 15 à 18 ans a . Les 12-14 ans ne comptent<br />

actuellement pas parmi les usagers réguliers. Du point de vue de l’âge, la structure de clientèle<br />

évolue cependant de façon cyclique, si bien que les intervenants du RI s’attendent à — et souhaitent<br />

— un rajeunissement de la clientèle dans un futur proche. De fait, on constate un phénomène<br />

d’autorégulation de la part des jeunes : « Deux groupes ne se côtoient pas longtemps sur le<br />

même lieu ». De leur côté, les intervenants s’efforcent de ne pas déborder de la tranche d’âge<br />

ciblée (12-18 ans). Du point de vue du sexe, la clientèle est proche de la parité avec une majorité<br />

de garçons. Les jeunes sont majoritairement des immigrés de première ou de deuxième génération<br />

(Afrique, pays de l’Est, Turquie, etc.). Dans l’ensemble, les jeunes vivent dans leur famille.<br />

Certains ont été placés en institution à la suite d’une fugue.<br />

D’une manière générale, le RI accueille une population relativement marginalisée et qui présente<br />

des déficits en termes d’intégration sociale. En premier lieu, il est question des difficultés sur le<br />

plan de l’insertion professionnelle. Ce problème est le dénominateur commun de la majeure<br />

partie des jeunes qui fréquentent le RI, notamment en raison de leur âge. A la fin de la scolarité<br />

obligatoire, beaucoup d’entre eux n’ont pas de projet professionnel et aboutissent au Centre<br />

professionnel du littoral neuchâtelois (CPLN), où, dans le cadre d’une ultime année scolaire,<br />

différentes options leur sont proposées. Les dysfonctionnements familiaux (conflits, ruptures) et<br />

les difficultés scolaires constituent également des sources de difficultés. En second lieu, certains<br />

jeunes manifestent leur mal-être par le biais de comportements qui s’écartent de la norme (formes<br />

de déviances), mais qui ne sont cependant pas généralisables à l’ensemble de la clientèle, en<br />

particulier les comportements agressifs et violents, les comportements dépressifs, la consommation<br />

abusive de drogues récréatives (alcool, cannabis), ou encore, chez les jeunes filles les plus<br />

marginalisées, des comportements qui s’apparentent à la prostitution. Chez ces dernières,<br />

l’éducatrice du RI observe une certaine fascination (inconsciente) à l’égard de la prostitution<br />

(celle-ci apparaîtrait comme une issue envisageable par rapport aux difficultés rencontrées). Elle<br />

estime par ailleurs que le RI accueille une population relativement vulnérable : « Ces jeunes ne<br />

sont pas forcément intégrés. Ils n’ont pas une pêche d’enfer par rapport à leur avenir et peuvent facilement<br />

être tentés par des solutions faciles de soulagement ».<br />

La clientèle de l’A.E.M.O. est principalement composée de jeunes, dont les difficultés ont été<br />

repérées au préalable par d’autres institutions, lesquelles sont généralement à l’origine de la<br />

demande de prise en charge. Actuellement, la demande émane surtout des services sociaux et des<br />

services d’orientation scolaire. Entre 20 et 30% des demandes seraient motivées par les jeunes<br />

eux-mêmes (ou leurs parents). En 2001, les A.E.M.O. de Neuchâtel et de Chaux-de-Fonds ont<br />

suivi près de 160 jeunes 59b (filles et garçons). La grande majorité d’entre eux est scolarisée (niveau<br />

secondaire) ou en apprentissage. Les motifs d’intervention sont associés à des difficultés sur le<br />

plan scolaire, des situations de crise transitoire liées à la difficulté de trouver un emploi ou une<br />

place d’apprentissage, ou encore des problèmes familiaux (familles recomposées, éclatées). La<br />

a<br />

b<br />

Pour cause de déménagement, le Rateau-Ivre a fermé ses portes durant quatre mois (juillet-octobre<br />

2002). Les informations fournies par l’éducatrice, responsable du lieu, sont ainsi relatives à la période<br />

précédant le déménagement.<br />

Après soustraction des jeunes encore à l’école primaire.<br />

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