No 96 - IUMSP

assuré soit par les services ou départements hospitaliers spécialisés dans le traitement du
VIH/sida (ci-après : consultations sida), soit par des médecins établis en pratique privée (médecins
praticiens) a .
Quelque soit leur lieu d’exercice, les médecins — par extension, le personnel médical — sont les
principaux dépositaires de la prévention auprès des personnes séropositives. Ce constat est
d’autant plus fort que :
• c’est principalement dans les consultations sida que des objectifs formels en matière de
prévention ont été définis ;
• s’agissant de prévention, la majorité des intervenants du champ psychosocial (antennes,
associations, etc.) ont tendance à concevoir leur rôle comme secondaire par rapport à
celui des consultations sida ou du médecin ;
• ensemble, les consultations sida et les médecins praticiens atteignent potentiellement plus
de personnes séropositives que les intervenants du champ psychosocial, en raison du suivi
thérapeutique à long terme qui suit généralement la découverte de la séropositivité.
On rappellera par ailleurs que le septième objectif du programme national VIH/sida 1999-2003
conçoit que les activités de prévention se concentrent principalement dans l’environnement
médical b .
Utilisation et adéquation de l’offre
En milieu hospitalier, l’existence de procédures formelles, de routines et/ou l’usage de questionnaires
d’anamnèse spécifiques garantissent la permanence de l’offre de prévention et son
utilisation.
A ce titre, le questionnaire conçu dans le cadre de la Swiss cohort study constitue un bon exemple
(voir 3.5.1). En effet, la passation du questionnaire aux personnes séropositives, dans le cadre
d’un entretien en face-à-face, crée des opportunités pour un conseil de prévention ciblé. Le
passage obligé par un certain nombre de questions pertinentes pour la prévention permet
d’engager une discussion qui pourrait ne pas avoir lieu en d’autres circonstances. En ce sens, le
questionnaire constitue un précieux support : il règle l’interaction entre le soignant et le patient
et réduit le cas échéant les difficultés liées à l’évocation de pratiques sexuelles qui relèvent de
l’intimité de ce dernier. De fait, la sexualité n’est pas en soi un thème facile à évoquer. Comme
l’a montré une étude précédente de l’IUMSP 78 , 23% des patients sont gênés d’aborder des questions
personnelles et intimes avec leurs médecins ; de même 17% pensent que leur médecin
éprouve de la gêne à aborder des thèmes très personnels et intimes. Il est en outre possible que la
gêne ressentie par le personnel soignant le conduise à porter davantage d’attention à l'obsera
b
Bien que ces derniers n’aient pas été interrogés, les informations recueillies au cours de cette étude,
nous renseignent néanmoins sur leur rôle en matière de prévention. Il serait nécessaire le cas échéant
de confronter les conclusions de la présente évaluation avec les résultats de l’étude conduite actuellement
auprès des médecins praticiens : Médecins praticiens et VIH : quel rôle au moment de la normalisation
et dans le futur ? (IUMSP/UEPP ; résultats prévus au cours du premier semestre 2003).
Selon l’objectif 7 : « Avec les nouveaux traitements antirétroviraux hautement actifs, les personnes
séropositives vivent plus longtemps : elles entretiennent des relations, ont des contacts sexuels, désirent
des enfants. Elles doivent avoir accès un conseil adéquat. La plupart des personnes séropositives
sont suivies médicalement. Il s’agit d’inetnsifier les messages de prévention dans l’encadrement médical
» 92 .
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