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No 96 - IUMSP

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nomènes plus structurels (phénomènes migratoires, récession économique, crise de la famille,<br />

échecs scolaires et professionnels, rapports sociaux de sexe, etc.) ; il n’en demeure pas moins que<br />

la notion de trajectoire permet de mieux comprendre les dynamiques qui sont à l’œuvre<br />

lorsqu’il s’agit d’étudier l’utilisation de dispositifs de prévention spécifiques, en l’occurrence<br />

dans le domaine du VIH/sida.<br />

Dans le même ordre d’idées, on notera que l’âge des jeunes en cause joue un rôle potentiellement<br />

déterminant sur les modalité d’accès, d’ouverture ou de fermeture, de certains dispositifs sociosaniataires.<br />

Comme l’a par exemple montré l’étude de Caroline Regamay dans le cadre du collectif<br />

JAD (jeunes adultes en difficultés), le passage de la majorité à 18 ans a eu un impact négatif<br />

sur l’accès des jeunes aux dispositifs sociaux : un impact de nature à précipiter le processus de<br />

désinsertion sociale et à limiter les possibilités de repérage 48 . Or, comme on l’a vu dans le cadre<br />

des fiches de villes, le repérage des jeunes en décrochage constitue un élément fondamental de<br />

l’activation des réseaux socio-sanitaires.<br />

Compte tenu de ces remarques préliminaires, il nous a paru nécessaire de répondre aux questions<br />

d’évaluation par le biais d’une approche systémique et diachronique. Pratiquement, la prévention<br />

VIH s’insère de manière plus ou moins formelle dans des réseaux d’interventions échelonnées<br />

dans le temps qui in fine forment un système. C’est sur la base de ce système que nous<br />

répondrons à la question de l’adéquation de l’offre.<br />

6.5.1 Les interventions<br />

Les jeunes en décrochage se caractérisent par une constellations de problèmes dont la résolution<br />

n’est pas liée à une seule intervention. Les difficultés familiales, d’intégration sociale et<br />

professionnelle, le passage à la condition d’adulte sont notamment la source de problématiques<br />

multiples et fortement enchevêtrées. Les problèmes relatifs à la sexualité et au VIH/sida ne constituent<br />

qu’une partie de ces problèmes. Intervenir auprès de ces jeunes implique la préexistence<br />

d’un processus de repérage, voire de triage, censés prévenir l’exclusion et réduire les risques<br />

sociaux qui y sont associés. L’action de ces mécanismes implique en outre l’existence d’autres<br />

formes d’intervention, réalisées par d’autres acteurs.<br />

Concrètement, dans le cadre de cette étude, nous avons repéré au moins quatre principaux<br />

champs d’intervention :<br />

• Le bas-seuil<br />

Il s’agit de structures d’accueil ou d’unités mobiles d’intervention fréquemment intégrés<br />

dans les réseaux toxicomanie, bien que la consommation de drogues ne soit pas forcément<br />

le dénominateur commun du public-cible. Les acteurs de ce champ poursuivent des<br />

objectifs de prévention secondaire ou tertiaire, plus rarement de prévention primaire. Ils<br />

accueillent une clientèle marginalisée. De telles structures ont par exemple été identifiées<br />

à Bâle (Schwarzer Peter), Saint-Gall (Gassenarbeit) et à Neuchâtel (Rateau-Ivre).<br />

• Les dispositifs socio-éducatifs en milieu ouvert ou semi-ouvert<br />

Ces dispositifs proposent un encadrement à portée éducative, en marge des institutions<br />

scolaires, à destination de jeunes en difficultés. Ceux-ci sont généralement repérés par<br />

l’institution scolaire, les services d’orientation professionnelle ou les services de protection<br />

de la jeunesse, voire le juge des mineurs. Dans une certaine mesure, il pourrait<br />

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