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No 96 - IUMSP

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port aux questions ou aux besoins des personnes auxquelles ils ont affaire, ils sont nombreux à<br />

souligner que le conseil de prévention (en particulier l’évocation des pratiques sexuelles) ne doit<br />

pas mettre en danger la relation qu’ils construisent avec les personnes séropositives. Encore une<br />

fois, la réactivité des intervenants, soit leur capacité à percevoir, réagir et à s’adapter aux problèmes<br />

rencontrés sont des éléments déterminants pour l’adéquation de l’offre. Les observations<br />

faites dans le cadre des fiches de ville montrent que les intervenants possèdent ces qualités.<br />

On notera cependant que la prévention auprès des personnes séropositives ne constitue pas<br />

l’essentiel des missions que les intervenants du champ psychosocial (en particulier les antennes)<br />

se sont fixées, lesquelles se sont considérablement transformées depuis l’arrivée des nouveaux<br />

traitements. La question du réengagement des personnes séropositives dans la vie sociale ne se<br />

posait pas avec autant d’acuité quelques années auparavant. Le « retour à la vie » des personnes<br />

séropositives nécessite en effet un accompagnement et une aide dans différents domaines, à la<br />

fois sur les plans financier, social et psychosocial. Dans ces domaines, notamment, on remarque<br />

que les antennes de l’ASS n’ont pas développé les mêmes offres, car leur pertinence dépend tout<br />

autant des demandes émanant du public-cible (qu’elles soient exprimées ou non), de la taille de la<br />

population en cause, des ressources disponibles dans le réseau, la densité du réseau, ainsi que des<br />

ressources propres aux antennes a . Ce constat montre à quel point il est nécessaire d’apprécier<br />

l’utilisation des offres dans une perspective systémique ou de réseau b . Compte tenu de la diversité<br />

des intervenants interrogés dans le cadre de cette étude, il est possible d’affirmer que dans<br />

leur ensemble les intervenants du champ psychosocial sont porteurs d’une offre de prévention,<br />

laquelle peut-être considérée comme complémentaire à celle présente dans le champ médical c .<br />

6.6.3 Utilisation et adéquation du matériel<br />

La mise à disposition de matériel d’information fait partie intégrante du dispositif de prévention<br />

à l’attention des personnes séropositives. Son utilisation dépend largement, mais pas uniquement,<br />

de la manière dont il est mis à disposition du public-cible. A ce titre, aussi bien les intervenants<br />

du champ médical que les intervenants du champs psychosocial devraient veiller à<br />

établir des canaux de diffusion qui maximisent la couverture. Les observations recueillies dans<br />

les différentes villes montrent que tous les intervenants n’ont pas les mêmes pratiques. Dans le<br />

meilleur des cas, certaines antennes ont systématisé la distribution de brochures en procédant à<br />

des mailings destinés aux personnes séropositives dont elles connaissent l’adresse. De même,<br />

certaines consultations sida ont mis en place des procédures formelles qui favorisent une bonne<br />

couverture (distribution systématique au début de la prise en charge, évaluation du contenu,<br />

etc.). On ignore dans quelle mesure les médecins praticiens sont intégrés dans les réseaux de difa<br />

b<br />

c<br />

On rappellera ici que cette analyse transversale porte principalement sur l’offre de prévention. Or, les<br />

intervenants du champ psychosocial ont une offre qui déborde largement de ce cadre relativement<br />

restreint. C’est la raison pour laquelle nous recommandons au lecteur de se reporter aux fiches de villes,<br />

lesquelles présentent de façon plus détaillée les différents domaines d’activité de ces intervenants, et<br />

plus particulièrement des antennes.<br />

La citation suivante, issue d’un entretien avec une des personnes séropositives, illustre cet aspect : « (… )<br />

je trouve que c’est important d’avoir des références, que ce soit pour des question financière ou une question...<br />

de savoir… tiens là , je peux m’adresser, même si la personne ne pourra pas me répondre, mais elle pourra<br />

m’aiguiller sur quelqu’un d’autre ». Cette personne répondait à la question : qu’est-ce qui vous est le<br />

plus utile ?<br />

Cela ne signifie pas que les intervenants du champ psychosocial conçoivent nécessairement leur action<br />

comme complémentaire à celle des médecins. Il reste très difficile d’établir une règle générale dans ce<br />

domaine, compte tenu de la grande diversité des interventions à l’intérieur du champ psychosocial.<br />

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