No 96 - IUMSP

femmes exerçant dans ces établissements sont majoritairement des femmes sans permis de séjour
ou avec un visa de touriste. Beaucoup d’entre elles proviennent d’Amérique du Sud, le plus
souvent du Brésil. Selon le dernier recensement en janvier 2003 (basse saison pour la
prostitution), il y avait 179 femmes exerçant dans ces établissements. Mais la fluctuation de leur
nombre est importante (263 en octobre). Il existe également des appartements privés (on en a
recensé 75 dans le canton, mais on estime qu'il y en a davantage) dans lesquels les femmes (parfois
des travestis) travaillent seules ou par groupe de deux. Elles sont atteignables par téléphone
mais peu visibles. La police ne peut pas donner un chiffre exact de leur nombre.
On recense environ 35 night-club (cabarets) où travaillent en moyenne 200 danseuses avec un
Permis L (surtout de l’Europe de l’Est, avec un turnover important). La très grande majorité des
danseuses qui y travaillent exercent également la prostitution. Ce fait est souvent nié par les
propriétaires. Au total, le canton a octroyé 1848 permis L en 2001 et 1609 en 2002 a .
Sur la base de ces informations, si l’on faisait une photographie de la prostitution au Tessin un
jour donné, on estimerait à 300 le nombre de travailleuses dans les bars alberghi et les appartements
privés et à 200 le nombre de danseuses dans les night-clubs.
L'offre
Il existe au Tessin deux projets principaux pour les travailleuses du sexe : le programme APiS
(appelé Donne scalze), mis en œuvre par Aiuto Aids Ticino (ATT), et le projet Venere géré
conjointement par l’antenne sida et l’antenne MayDay, une association qui a pour but de mieux
informer et aiguiller les personnes de statut précaire dans le canton (en particulier les migrants).
L’offre est différenciée selon le lieu de travail et le statut des travailleuses du sexe. En plus, l'antenne
locale a également mis sur pied le projet Multiplicatrices dans le domaine de l'industrie du
sexe, projet qui vise la formation de quelques femmes de cette industrie, pour qu'elles puissent
transmettre les informations et les messages de prévention à leurs pairs.
Le projet Donne scalze emploie trois médiatrices (brésilienne, colombienne et russe). Il s’adresse
surtout aux femmes travaillant dans les bar-alberghi. Les médiatrices leur distribuent, avec
l’accord des gérants/barmen, du matériel de prévention (la brochure ‘Stella’, 3 préservatifs par
femme, du lubrifiant, Femidom à la demande). Pour ces travailleuses du sexe, les médiatrices
sont souvent le seul contact avec le monde extérieur. Le travail d’aiguillage vers les services de
planning familial, des médecins privés et vers l’association May Day est également important.
Le projet Venere, avec les mêmes médiatrices, intervient auprès des danseuses de cabaret.
Comme les médiatrices ne sont pas bienvenues dans les night-clubs du fait de l'opposition des
propriétaires, elles visitent les femmes directement dans leurs chambres et leurs appartements.
Elles distribuent une brochure spécifiquement conçue pour elles, les écoutent et les aiguillent.
Du matériel de prévention est distribué seulement si elles en font la demande.
Selon les besoins individuels, les deux projets peuvent ponctuellement offrir un accompagnement
psychosocial et des entretiens plus approfondis, soit par téléphone, soit au bureau, soit
chez la femme qui le demande.
Dans le domaine médical, le planning familial est la seule structure d’accueil gratuite et anonyme.
Il est ouvert à toutes les femmes, prostituées ou non, avec ou sans permis de séjour. C'est
le plus souvent vers ce lieu – qui, au Tessin, est toujours intégré dans les structures hospitalières
– que les travailleuses du sexe sont aiguillées par les médiatrices pour effectuer le test VIH (proposé
par le planning familial), pour des problèmes gynécologiques ou relatifs aux infections
a
Communication personnelle, Ufficio Stranieri, Sezione Permessi Immigrazione.
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