No 96 - IUMSP
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Parmi ces différents acteurs, nous avons interrogé deux intervenants de AAT (travailleurs<br />
sociaux), ainsi que l’assistant social de l’Ospedalee Civico. Ces deux institutions occupent une<br />
place centrale dans le dispositif d’aide et de soutien pour les personnes séropositives ou vivant<br />
avec le sida. <strong>No</strong>us n’avons malheureusement pas interrogé le personnel médical de l’Hôpital.<br />
La structure d’accueil de AAT se décline de la façon suivante :<br />
• aide financière et administrative (assurances sociales, recherche de fonds) ;<br />
• consultation juridique ;<br />
• soutien psychologique ;<br />
• groupe d’auto-support ;<br />
• orientation (domaines médical, administratif, professionnel, etc.).<br />
L’assistant social de l’Ospedale Civico assure principalement le suivi social des personnes séropositives<br />
(tâche administrative et financière). Curateur selon les situations, il traite également des<br />
problèmes de logement et d’aide à domicile. Anciennement travailleur de rue, il a gardé des<br />
contacts relativement étroits avec le réseau de prise en charge des toxicomanes.<br />
AAT et le service social de l’Ospedale Civico travaillent en étroite collaboration. A l’époque où<br />
les entretiens ont été réalisés (octobre 2002), les deux institutions étaient sur le point d’ouvrir, à<br />
l’Hôpital, une permanence d’accueil mensuelle pour les personnes séropositives.<br />
La prévention auprès des personnes séropositives n’occupe pas une place centrale dans le dispositif<br />
de prise en charge décrit ci-dessus. Si elle ne fait pas l’objet d’objectifs clairement formalisés,<br />
elle intervient néanmoins dans le cadre des activités régulières auprès des personnes séropositives.<br />
D’après les informations obtenues, le personnel médical de l’Ospedale Civico (médecins,<br />
infirmières) joue un rôle plus important dans ce domaine.<br />
Appréciation des personnes interviewées<br />
Clientèles — Au cours de l’année 2001, une cinquantaine de personnes séropositives ont fait<br />
appel aux services de AAT. Ce nombre a progressivement augmenté depuis 1998, année durant<br />
laquelle AAT s’occupait d’un peu plus d’une trentaine de personnes 37a . Ces dernières années, le<br />
profil de la clientèle a eu tendance à se diversifier. Parmi les personnes récemment prises en<br />
charge, les intervenants ont identifié certaines caractéristiques propre à l’évolution<br />
épidémiologique actuelle (mode de transmission hétérosexuel, découverte tardive de la<br />
séropositivité, présence de maladies opportunistes). Ces observations sont néanmoins fragiles,<br />
car les intervenants n’ont pas toujours accès à ce type d’informations. Plusieurs formes de vulnérabilité<br />
caractérisent la clientèle. En premier lieu, les intervenants mentionnent la fragilité, voire<br />
l’inexistence d’un réseau social ou familial susceptible de soutenir les personnes séropositives.<br />
Parallèlement, les difficultés financières, les problèmes de santé, le sentiment d’épuisement sont<br />
fréquemment à l’origine de la prise en charge. Malgré ces informations, il reste néanmoins difficile<br />
d’établir des profils-type. Certaines personnes font appel à AAT pour la résolution de<br />
besoins très spécifiques, alors que d’autres nécessitent une prise en charge beaucoup étendue.<br />
Le service social de l’Hôpital assure le suivi régulier d’une quinzaine de personnes séropositives,<br />
dont deux sont sous curatelle. La clientèle semble principalement composée de toxicomanes ou<br />
a<br />
On peut observer que depuis 1993, le nombre d’utilisatrices et d’utilisateurs évolue en dent de scie,<br />
avec un intervalle allant de 2 à 4 ans (30 à 40 personnes au minimum, une cinquantaine au maximum).<br />
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