No 96 - IUMSP

manifestations annuelles, en particulier au 1 er décembre (Journée mondiale contre le sida) ou lors
de la gay pride romande. Les rendez-vous importants de la communauté homosexuelle, comme
les Jungles, ne sont jamais manqués (mise à disposition de préservatifs, de lubrifiants et de
dépliants). Elles permettent d’atteindre des hommes âgés entre 25 et 50 ans, dont une part —
plus ou moins importante — de multipartenaires. En moyenne, un millier de préservatifs est
distribué par soirée. Cette action ne se prête pas vraiment à un conseil personnalisé, mais les
bénévoles sont néanmoins interrogés sur les risques liés aux IST. L’offre en préservatifs est principalement
utilisée par les jeunes avec peu de moyens, les hommes qui en ont besoin tout de
suite, et par quelques curieux. Les actions entreprises ailleurs sur la scène commerciale ne sont
malheureusement pas assez documentées pour que l’on puisse fournir une appréciation valide a .
Suite à la démission de l’intervenant chargé de la prévention sur le terrain, l’ORW a visité cet
été les principales aires de drague du canton. Il estime que des distributeurs de préservatifs
devraient être installés dans les toilettes publiques, comme cela semble être déjà le cas sur
certaines aires d’autoroutes. Il s’agit d’une part de garantir un accès peu onéreux aux préservatifs
et, d’autre part, de maintenir une présence ciblée et symbolique de la prévention. L’ORW
rappelle par ailleurs que de plus en plus d’HSH recherchent ou trouvent des partenaires par le
biais d’Internet.
La responsable du groupe Infobi note pour sa part que les besoins des personnes bisexuelles
(hommes et femmes) ne sont pas suffisamment couverts. Elle estime notamment que le travail
d’information sur l’orientation sexuelle est par trop souvent limité à la question du coming out
chez les jeunes : « Cette information devrait exister et être accessible dans les lieux hétéro de manière
générale et particulièrement dans ceux susceptibles de servir de couverture hétéro tel que les cinémas
pornos, les cabines des sex shops, les saunas mixtes, utilisés par des personnes s’identifiant comme hétéros
et pratiquant le sexe entre hommes b . Une grande partie de ces personnes ne mettent jamais les pieds
dans les lieux gays (fêtes, associations, clubs) » c .
Environnement — La visibilité croissante de l’association ainsi que le travail de réseau facilitent
l’action préventive, en particulier sur le plan des aiguillages. L’ORW note que de plus en plus de
structures ou d’institutions aiguillent des personnes vers Vogay. Il relève néanmoins que le statut
d’association homosexuelle n’a rien d’anodin et que les images qui y sont associées peuvent,
le cas échéant, constituer une entrave aux activités entreprises. La recherche de nouveaux locaux
s’est révélée relativement difficile. L’ORW signale également que la police a interdit que des
repas soient préparés dans les locaux de l’association, dans le cadre des rencontres du groupe
jeunes gays. L’identité professionnelle des intervenants, la formation des bénévoles et la présence
d’un groupe 'parents' renforcent néanmoins la position de l’association au sein du réseau sociosanitaire
de la ville et du canton.
a
b
c
L’employé chargé de la prévention sur le Terrain a démissionné au printemps 2002 et n’a pas laissé de
rapport d’activité détaillé. En 2001, on notera néanmoins que des actions ont été entreprises dans les
parcs, les toilettes publiques, les aires d’autoroute, les plages et les établissements gays.
Un mensuel gay français a récemment publié un dossier sur les pratiques homosexuelles de clients de
tels établissements 83 .
Communication écrite. En février 2002, suite à la tuerie qui s’est déroulée dans un cinéma X de
Lausanne, la presse a en effet mis en évidence les pratiques homosexuelles des clients de
l’établissement 43 . Il est difficile d’affirmer dans quelle mesure ces pratiques ont cours dans d’autres
établissements. Les informations données par la responsable d’Infobi proviennent des membres de
cette section de Vogay.
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