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No 96 - IUMSP

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séropositives, comme l’acquisition d’un nouveau partenaire, facilitent le conseil de prévention,<br />

permettent d’identifier les besoins et, finalement, d’intervenir en conséquence.<br />

On relèvera ici que le personnel médical met actuellement beaucoup l’accent sur la compliance<br />

au traitement. De fait, par leur action sur la virémie, la thérapie réduit les risques de transmission<br />

du virus, par exemple, en cas de rupture du préservatif. Les patients sont rendus attentifs<br />

sur ce point, ce qui permet de diminuer leur sentiment de culpabilité ou d’angoisse dans le cas<br />

où ils ont des relations sexuelles. En ce sens, traitements et prévention forment une sorte de<br />

continuum. Mais cela ne signifie pas que les personnes séropositives sont incitées à renoncer au<br />

préservatif. Au contraire, les infirmières maintiennent cet impératif, également auprès des<br />

couples séroconcordants afin d’éviter les risques liés à la surinfection (hausse de la virémie, chute<br />

des CD4, survenue de maladies opportunistes).<br />

Les intervenants du Relais 10 portent également une attention particulière sur les risques de<br />

surinfection et la protection du partenaire sexuel. L’éducatrice que nous avons interrogée<br />

observe qu’une partie de leur clientèle, infectée depuis longtemps, témoigne d’une attitude<br />

« assez désinvolte » vis-à-vis du préservatif. Les éducateurs du Relais 10 interviennent en fonction<br />

de ce qu’ils sont en mesure d’observer au niveau des attitudes ou des comportements. Le cas<br />

échéant, il essaient d’intervenir directement auprès de la personne et proposent, par exemple,<br />

une rencontre avec le couple afin de parler de protection. Mais ce n’est pas toujours possible.<br />

D’une manière générale, la prévention s’inscrit dans un travail de responsabilisation à portée<br />

plus générale. Celui-ci porte autant sur les comportements préventifs que sur la compliance au<br />

traitement : « A partir du moment où on prend un certain nombre de responsabilités, explique<br />

l’éducatrice du Relais, on peut prendre celle de ne pas contaminer d’autres gens ». Les rappels en<br />

matière en la matière sont diversement reçu par la clientèle : « Il y a des gens qui sont très responsabilisés,<br />

d’autres qui ne veulent pas qu’on leur ‘casse les pieds avec ça’ ». L’approche est sensiblement<br />

différente avec les femmes africaines que le Relais accueille. Si les éducateurs Relais 10 ont une<br />

bonne expérience de la prise en charge de personnes toxicomanes, l’accueil de migrants est un<br />

phénomène pour eux plutôt récent : « Ce sont des gens que l’on connaît moins bien, dont on ne<br />

connaît pas vraiment les réactions ». Malgré cette incertitude, l’éducatrice du Relais 10 remarque<br />

qu’elles font preuve de responsabilité par rapport à la prévention : «Elles ont l’habitude de se<br />

débrouiller toutes seules ». L’éducatrice évoque en particulier une femme africaine qui lui demandait<br />

régulièrement des préservatifs, mais qui paraissait toujours un peu gênée. L’éducatrice a<br />

appris qu’elle avait un ami le jour où celle-ci s’est rendue déprimée au Relais. Une de ces<br />

connaissances avait en effet dévoilé sa séropositivité à son ami. Elle craignait qu’il la rejette, mais<br />

la situation s’est finalement arrangée. Au-delà de la question du préservatifs, cet exemple montre<br />

à quel point la révélation de la séropositivité à l’entourage ou au partenaire constitue un souci<br />

important, voire central, pour les personnes séropositives. C’est sur ce problème que se cristallisent<br />

bon nombre de questions. Comme on l’a observé plus haut ainsi que dans d’autres villes,<br />

l’acquisition d’un nouveau partenaire est très souvent l’occasion d’ouvrir un dialogue sur la prévention.<br />

Comme pour les éducateurs du Relais 10, les intervenants de Sid’action indiquent que la prévention<br />

repose sur une approche centrée la responsabilisation. Ils privilégient davantage une<br />

approche d’empowerment que les discours normatifs. D’une manière générale, il s’est avéré assez<br />

difficile d’identifier le rôle de Sid’action par rapport à la prévention des personnes séropositives.<br />

che, laquelle n’a pas abouti. Il semblerait que le questionnaire est encore utilisé comme support pour la<br />

prise en charge. On notera également que les entretiens en face-à-face réalisés dans le cadre de la cohorte<br />

présentent également l’opportunité de mieux connaître les demandes des personnes séropositives<br />

(voir également 4.5.4).<br />

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