No 96 - IUMSP
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nant autour de la connaissance de soi (identité sexuelle et identité professionnelle). L’un des<br />
deux répondants a particulièrement apprécié les discussions groupe (Abend-treff) qui, autrefois,<br />
avaient lieu le vendredi soir a . C’était l’occasion pour lui d’aborder les difficultés relationnelles<br />
avec les clients et d’évoquer les différents risques associés à la prostitution.<br />
Facteurs de vulnérabilité accrue<br />
La statut de migrant, la consommation de drogues et le manque d’expérience constituent des<br />
facteurs de vulnérabilité accrue par rapport aux risques d’infection à VIH et aux autres infections<br />
sexuellement transmissibles.<br />
Parmi les différentes composantes du public-cible, les ressortissants de pays dont l’économie est<br />
en voie de transition figurent parmi les segments les plus vulnérables. C’est notamment le cas<br />
des migrants originaires d’Europe de l’Est (15% des contacts). La plupart d’entre eux témoigne<br />
d’un niveau d’information et de connaissance insuffisant par rapport au VIH/sida et aux autres<br />
infections sexuellement transmissibles. Beaucoup d’entre eux présentent dès leur arrivée sur la<br />
scène un état de santé détérioré et ne connaissent pas exactement leur statut sérologique pour le<br />
VIH et les autres infections sexuellement transmissibles. Le premier semestre 2002 est marqué<br />
par une augmentation du conseil relatif à ces infections (en particulier la syphilis), en raison<br />
notamment de l’incertitude dont ces MSW font preuve à cet égard, même en présence de symptômes<br />
manifestes. L’ORW parvient à réduire cette incertitude et améliorer le niveau de connaissance<br />
des MSW par la distribution de brochures de la Deutsche Aids-Hilfe, dont quelques unes<br />
sont rédigées dans leur langue d’origine. Malgré tout, les problèmes de langues constituent un<br />
frein non négligeable au travail de prévention, en particulier lorsqu’il s’agit d’identifier des<br />
besoins spécifiques et de prolonger l’intervention sous la forme d’un accompagnement psychosocial.<br />
Les consommateurs de drogues et les travailleurs du sexe inexpérimentés sont particulièrement<br />
vulnérables. Par rapport aux MSW témoignant d’une identité professionnelle plus consistante,<br />
ils pratiquent non seulement des prix moins élevés mais consentent à des rapports sexuels plus à<br />
risques. L’ORW parvient néanmoins à les atteindre. Il regrette par ailleurs que les intervenants<br />
du domaine toxicomanie ne prêtent pas plus d’attention aux risques supplémentaires auxquels<br />
ces MSW s’exposent de par leur activité. La stigmatisation par les pairs et la méconnaissance des<br />
intervenants limitent la capacité d’action au sein des structures d’accueil pour consommateurs de<br />
drogues.<br />
Un accès aux soins difficile<br />
Dans ce domaine les difficultés sont importantes et nécessitent la recherche de solutions. Bien<br />
que l’ORW bénéficie du soutien et des compétences de l’Antenne (Aids-Hilfe beider Basel<br />
AHbB), la prise en charge s’effectue au cas par cas, notamment pour les MSW qui ne bénéficient<br />
d’aucune couverture sociale et pour lesquels les frais médicaux sont souvent trop élevés. A cet<br />
égard, la collaboration établie par l’ORW avec le BADAL n’a pas permis de réduire ces problèmes,<br />
car on observe une certaine réticence des MSW à se rendre dans cette structure b . L’ORW<br />
envisage d’établir une permanence médicale gratuite au sein de l’AHbB, sur le modèle zuria<br />
b<br />
Cette offre n’a plus cours actuellement, mais elle peut être réactivée sur demande du public-cible.<br />
L’ORW a essayé de relancer une dynamique dans ce sens.<br />
L’un des MSW interrogés a par ailleurs mentionné qu’il ne parvenait plus à obtenir de rendez-vous<br />
chez son médecin. Il a eu récemment un grave problème de santé lequel a nécessité une intervention<br />
aux urgences. Il rapporte ne pas en avoir parlé à l’ORW et ne sait pas pourquoi il ne l’a pas fait.<br />
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