No 96 - IUMSP
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préservatifs : ils sont volontiers acceptés, même sollicités par les jeunes filles, mais acceptés avec<br />
peu d'enthousiasme et beaucoup de gêne par les garçons. Les intervenants ne distribuent plus de<br />
préservatifs, leur stock étant épuisé, ils n'ont pas jugé nécessaire d'en recommander.<br />
Le planning familial est un service régulièrement sollicité pour et par les filles en décrochage. Il<br />
va de soi que les thèmes autour de la sexualité, y inclus le VIH, sont centraux. Si un lien de<br />
confiance peut être établi par les conseillères, les jeunes filles sont ouvertes , elles viennent à<br />
d'autres occasions avec des problèmes non nécessairement liés à la sexualité.<br />
L'action de Radix, la distribution de préservatifs dans les bars, est bien acceptée par les jeunes et<br />
moins jeunes. On notera que cette action touche tous les jeunes, pas seulement le groupe cible.<br />
Vulnérabilité — De manière générale, les filles semblent plus vulnérables pour ce qui concerne<br />
le VIH que les garçons, au moins pendant l'adolescence. Elles ont souvent des relations avec des<br />
hommes plus âgés. Elles se trouvent souvent dans une relation de dépendance. On observe également<br />
des comportements de promiscuité. Pour les jeunes filles comme pour les garçons, la<br />
consommation excessive et systématique d'alcool est un problème majeur et toujours grandissant.<br />
Besoins — On signale qu'il existe à Lugano un dispositif large de services spécialisés, mais pas de<br />
'généraliste', à savoir un travailleur de rue qui pourrait repérer les jeunes en décrochage,<br />
s'occuper de leur situation globale et les aiguiller vers les services spécialisés. a En ouvrant<br />
l'espace spazio ado, la ville de Lugano a réagi à cette situation qui est particulièrement grave pour<br />
les 15-18 ans, mais cette structure ne peut accueillir que peu des personnes. Pour les autres,<br />
l'offre reste inadéquate ('il n'y a toujours pas grande chose').<br />
Les professionnels en contact avec ce groupe sont unanimes : la condition nécessaire pour<br />
toucher ce groupe est le développement d'une relation de confiance qui nécessite du temps et un<br />
fort investissement. Elle ne peut se construire que par la disponibilité et l'ouverture des professionnels.<br />
Les questions relatives à l'intimité, à la sexualité et à la prévention ne peuvent être<br />
abordées que sur cette base. De plus, il est indispensable que l'intervenant soit du même sexe que<br />
l'adolescent. Hélas, le temps nécessaire n'est pas toujours disponible. Le planning familial signale<br />
que les situations de crise qui amènent ces jeunes-filles au planning (demande de pilule du lendemain,<br />
demande d'interruption de grossesse) sont des moments clés pour parler de la sexualité<br />
et de la prévention. Ces moments ne devraient jamais être ratés pour manque de temps. Le<br />
planning signale également que l'arrivé prévue sur le marché d'une nouvelle pilule de lendemain<br />
sans prescription, empêcherait les professionnels du planning et les médecins de profiter de ce<br />
moment pour engager une discussion autour des comportements sexuels et de la prévention<br />
future à envisager.<br />
La problématique croissante de la consommation excessive d'alcool est liée aux comportements<br />
sexuels à risque. La prévention par des peers qui lie ces deux thèmes est bien acceptée et va être<br />
poursuivie et élargie.<br />
On mentionne également que l'éducation sexuelle dans les écoles ne correspond pas aux besoins<br />
des élèves les moins scolaires.<br />
a<br />
Voir 'politica familiare in Ticino', p.61 qui a trouvé le même constat.<br />
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