No 96 - IUMSP
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Sur l’ensemble de la clientèle, un tiers des patients a pu conserver une bonne qualité de vie grâce<br />
aux traitements. Ces personnes sont les plus aptes à reprendre ou poursuivre une activité professionnelle<br />
et à avoir des relations sexuelles. Les personnes qui ont eu un accès relativement tardif<br />
aux traitements (réfugiés, toxicomanes) sont physiquement plus dégradées et présentent des problématiques<br />
plus complexes. Une des infirmières signale que le nombre de personnes découvrant<br />
tardivement leur séropositivité a sensiblement augmenté.<br />
Le Relais 10 compte une cinquantaine d’usagers. Ses prestations s’adressent à toute personne<br />
séropositive. Mais de par son insertion institutionnelle, le Relais 10 accueille principalement des<br />
personnes avec une problématique de toxicomanie (plus de 80% de la clientèle). Près de 50% des<br />
personnes prises en charge ont été aiguillées par les milieux médicaux, 25% par d’autres structures<br />
de l’Association du Relais ou par des institutions privées et près de 20% ont accédé à l’offre<br />
par le biais du bouche-à-oreille a . La moitié des personnes suivies prennent une trithérapie.<br />
Depuis peu, le Relais 10 suit cinq à huit femmes originaires d’Afrique subsaharienne et au bénéfice<br />
d’un permis humanitaire. Celui-ci leur a été octroyé suite à une première hospitalisation au<br />
CHUV. C’est notamment sur la demande de la consultation sida que le Relais 10 les accueillies.<br />
D’une manière générale, les demandes sont souvent liées à des questions de logement, soit la<br />
recherche d’appartements et les problèmes de gestion administrative et financière qui y sont<br />
afférents. De fait, le Relais 10 s’est spécialisé dans cette problématique.<br />
Des trois structures interrogées, c’est probablement Sid’action qui accueille la clientèle la plus<br />
hétérogène. Il s’agit aussi bien de personnes bien insérées socialement que des personnes plus<br />
marginalisées. D’après les responsables de l’association, les personnes qui font appels à leurs<br />
services ont en moyenne entre 25 et 45 ans. Les situations de crise sont fréquemment à l’origine<br />
de la première demande (la découverte de la séropositivité, la désinsertion professionnelle, etc.).<br />
Le rapport d’activité de Sid’action ne comporte pas de description détaillée de la clientèle. Il<br />
fournit en revanche quelques chiffres-clés sur la fréquence des contacts avec des personnes séropositives.<br />
Ainsi, recense-t-on entre juin 2001 et février 2002, plus de 330 entretiens et 3120<br />
contacts (mail, téléphone, lettres) avec des personnes séropositives. Au cours de la même<br />
période, 18 personnes séropositives ont pu bénéficier d’un accompagnement. On observe un<br />
nombre à peu près égal d’entretiens et de contacts accordés à des personnes séronégatives ou<br />
dont le statut sérologique est inconnu 46 .<br />
Prévention — Il est relativement difficile d’apprécier la place qu’occupe la prévention auprès des<br />
personnes séropositives. D’une part, ce thème fait rarement l’objet d’une demande explicite,<br />
d’autre part, les conseils de prévention sont prodigués en tenant compte des problématiques<br />
individuelles ainsi que de la qualité de la relation établie avec les personnes séropositives. A la<br />
consultation-sida du CHUV, la prévention fait néanmoins l’objet de routines formalisées qui<br />
maximisent la couverture : la prévention passe autant par la diffusion de matériel écrit (toujours<br />
au début de la prise en charge) que par le biais d’un conseil personnalisé à différents moments de<br />
la prise en charge. Ces entretiens nécessitent un investissement relativement important de la part<br />
du personnel soignant, dans la mesure où ils sont souvent amenés à décoder les demandes et à<br />
mener un travail d’investigation (écoute active). Il arrive parfois que ce soit le médecin qui<br />
charge les infirmières de reprendre le travail de prévention auprès de certains patients. Mais le<br />
plus souvent, ce sont les infirmières qui prennent l’initiative. Certains outils, comme l’emploi<br />
d’un questionnaire d’évaluation b , ou des changements survenus dans la vie des personnes<br />
a<br />
b<br />
Pourcentages calculés sur la bases de données fournies par le Relais 10 (données sur les usagers).<br />
Les infirmières ont recours à un questionnaire qui leur permet de cerner les besoins psychosociaux des<br />
personnes séropositives. A l’origine, ce questionnaire avait été conçu dans une perspective de recher-<br />
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