27.10.2014 Views

No 96 - IUMSP

No 96 - IUMSP

No 96 - IUMSP

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

tion de matériel de prévention revêt une importance primordiale car elle s’inscrit dans un<br />

contexte où l’exposition au risque d’infection à VIH est évidemment plus élevée que dans les<br />

établissements commerciaux traditionnels.<br />

Bien que cette étude n’ait pas pour objectif de dresser un bilan de la prévention dans les saunas et<br />

les sex-clubs, il est néanmoins possible de mettre en évidence les difficultés susceptibles de surgir<br />

dès lors que les gérants envisagent de mettre des préservatifs à disposition de leur clientèle. Au<br />

niveau du principe, il apparaît clairement que les gérants de saunas et de sex-clubs sont tout à fait<br />

disposés à fournir cette prestation. Les problèmes se situent davantage au niveau du coût auquel<br />

ces gérants doivent consentir pour approvisionner la clientèle en préservatifs, sur les modalités<br />

de mise en œuvre et finalement sur les limites de leur responsabilité en matière de prévention.<br />

Le problème du coût et de la mise en œuvre — Il est apparu que la distribution passive de<br />

condoms fait généralement l’objet d’abus de la part de la clientèle, qui par ce moyen, se constitue<br />

des réserves personnelles. Il est évident que les gérants ne veulent ou ne peuvent durablement<br />

supporter le coût engendré par de telles pratiques. A terme, ils sont obligés de limiter les<br />

quantités mises à disposition (par exemple : remise d’un préservatif à chaque entrée), dans le pire<br />

des cas, de supprimer l’offre en question. Le nombre de préservatifs mis à disposition par les<br />

antennes ou les associations ne couvrent pas la totalité des besoins des gérants. Les quantités<br />

distribuées auraient par ailleurs diminué au fil du temps.<br />

Responsabilité des gérants versus responsabilité des clients — Ces problèmes ont suscité une<br />

vive discussion au sein du focus-group, laquelle a finalement abouti sur la question de savoir à<br />

qui incombait la responsabilité de la prévention : au gérant ou au client ? Il a été relativement<br />

difficile de construire un consensus autour de cette problématique, les uns étant peu favorables à<br />

l’idée de ' déresponsabiliser ' les clients en leur garantissant un accès gratuit aux préservatifs, les<br />

autres partant du principe qu’il est simplement souhaitable que des préservatifs soient mis à disposition<br />

dans les lieux de consommation sexuelle.<br />

Compte tenu du fait que les gérants de saunas font preuve de bienveillance à l’égard de la prévention,<br />

il serait regrettable de ne pas en tirer parti. Ce d’autant plus que les gérants peuvent,<br />

par ce biais, bénéficier de retombées publicitaires positives. En effet, les guides touristiques gays<br />

ont définis certains critères d’évaluation en matière de prévention. L’adoption de tels critères<br />

oriente les pratiques des gérants dans ce domaine ou les incite à maintenir leur engagement dans<br />

la lutte contre le VIH/sida. En France, le Syndicat national des entreprises gaies (SNEG) s’est<br />

notamment engagé à promouvoir de telles pratiques. Avec le concours des milieux associatifs a , le<br />

SNEG a ainsi proposé aux établissements concernés de signer une charte de responsabilité (voir<br />

annexe 9.3), laquelle engage les signataires à fournir des prestations précises en matière de<br />

prévention. Le non-respect persistant de la charte entraîne une dénonciation dans la presse<br />

identitaire et autorise les associations signataires à faire pression sur les établissements en cause b .<br />

a<br />

b<br />

En particulier les organisations suivantes : AIDES, ACT UP PARIS et Sida Info Service.<br />

Cette charte de responsabilité a été établie en 1995 et révisée en 2002. La révision a eu pour effet<br />

d’augmenter le niveau d’exigence de la charte. Les saunas signataires sont en effet tenu d’effectuer une<br />

distribution passive des préservatifs tout en garantissant une visibilité forte du produit. Le SNEG relativise<br />

les problèmes d’abus mentionnés plus haut. Selon leurs observations, les clients tendent effectivement<br />

à se constituer des réserves personnelles mais cette situation n’est pas durable. Dans la mesure<br />

où l’établissement maintient son offre, le phénomène perd de son importance à moyen terme. Ne sont<br />

autorisés à signer que les établissements ayant subi une première évaluation. Une première liste des<br />

signataires a d’ores et déjà été diffusée dans la presse communautaire. Tel qu’il est organisé en France,<br />

ce système favorise la convergence d’intérêts. En effet, le SNEG, dont la fonction principale et de<br />

164

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!