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CHAP. IL PRIMULA VERI-VULGARIS. 63
la primevère commune brachystylée fécondée par le pollen
du Polyanthus, et ces dernières furent les plus belles de tout
le lot. J'obtins ainsi 6 plants, et je les comparai avec un
groupe de P veri-vulgaris sauvages que j'avais transplantés
dans mon jardin. Une de ces dernières produisit
des fleurs légèrement plus grandes que les autres et cellelà
était identique dans tous ses caractères (feuillage,
pédoncule floral, fleurs) à mes six plants, si ce n J est toutefois
que les fleurs en étaient teintées de couleur rouge
foncé, en raison de leur descendance du Polyanthus.
Nous voyons par là que le coucou et la primevère commune
ne peuvent être croisés d'aucune manière sans grande
difficulté, qu'ils diffèrent remarquablement comme apparence
extérieure et comme caractères physiologiques, qu'ils
habitent des stations légèrement différentes, enfin qu'ils
se localisent différemment. Il en résulte que les botanistes
qui considèrent ces plantes comme des variétés, devraient
pouvoir établir que leurs caractères ne sont pas aussi
bien fixés que dans le plus grand nombre des espèces, et les
preuves en faveur de cette instabilité de caractère ne sont
pas à première vue d'une grande puissance. Il reste établi
d'abord, d'après les faits révélés par plusieurs observateurs
compétents, que des Primula veris, vulgaris et verivulgaris
ont été obtenus des semences de la même plante,
et ensuite que, dans l'état naturel, il existe fréquemment
des plants présentant tous les états intermédiaires entre
P. veris et P. vulgaris.
Le premier fait cependant a peu de valeur, car Thétérostylie
ayant été méconnue dans le principe, les plants
porte-graines ne furent dans aucun cas protégés contre
les visites des insectes 1 , et il y a presque autant de
1 Un auteur dit, dans le Phytologist (vol. III, p. 703), qu'il recouvrit de
cloches de verre des' P. veris, vulgaris, etc., sur lesquelles il expérimentait.
Il spécifie tous les détails de ses expérimentations, mais sans
faire connaître s'il a fécondé artificiellement ses plantes, et cependant il
obtint des graines en abondance, fait qui est tout simplement impos-