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210 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES TRIMORPHES. CHAP. V.
ment les deux formes génératrices et pas la troisième.
Cependant, lorsque la forme mésostylée fut illégitimement
fécondée par les plus longues étamines de la forme brachystylée
(classe VII), la même règle ne fut pas applicable,
car les semis renfermaient les trois formes. L'union illégitime
dont ces derniers semis provinrent, est, comme nous
l'avons établi déjà, singulièrement féconde, et les semis
eux-mêmes, dépourvus de tout signe de stérilité, arrivèrent
à leur maximum de hauteur. Si nous prenons en considération
ces différents faits et quelques analogues qui seront
signalés au chapitre OXALIS, il paraît probable que, à l'état
naturel, le pistil, dans chaque forme, reçoit ordinairement
sous l'action des insectes, du pollen des étamines de hauteur
correspondante appartenant aux deux autres formes.
Mais le cas que nous venons de signaler montre que l'application
des deux catégories de pollen n'est pas indispensable
pour la production des trois formes. Hildebrand a
admis que la cause de la reproduction naturelle et régulière
des trois formes, peut se trouver dans ce fait, que
certaines fleurs sont fécondées avec une catégorie de polien,
tandis que les autres, sur la même plante, subissent l'influence
d'un pollen d'origine différente. Enfin, sur les trois
formes, la dolichostylée paraît avoir la plus forte tendance
à réapparaître parmi les descendants, soit que les deux générateurs
aient été eux-mêmes dolichostylés', soit qu un seul
ou même qu'aucun d'eux n'ait eu cette conformation stylaire.
L'abaissement de fécondité dans la plupart de ces plantes
illégitimes, constitue, à tous les points de vue, un phénomène
très remarquable. Trente-trois plantes, dans l'ensemble
des six classes, ayant été soumises à différents essais,
on compta leurs semences. Quelques-unes furent artificiellement
fécondées, mais en majorité elles reçurent (et
c'est la meilleure méthode) la fécondation libre d'autres
plantes illégitimes grâce à l'action des insectes. Dans la
s