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CHAP. I. PRIMULA VERIS. 19
sa terminaison supérieure ; 4° le nombre des semences produites
est plus élevé.
J'ai soumis à l'examen un grand nombre de fleurs, è't
bien que la forme du stigmate et la longueur du pistil
soient susceptibles de variation, surtout dans la forme à
court style, je n'ai jamais rencontré d'état transitoire entre
les deux formes dans les plantes vivant à l'état naturel.
Jamais je n'ai éprouvé le plus petit doute pour savoir à
quelle forme une plante se rapportait. Les deux genres de
fleurs ne coexistent jamais dans le même individu. Je
marquai plusieurs Primevères, et Tannée suivante toutes
prenaient le même caractère, aussi bien que l'avaient fait
dans mon jardin les mêmes plantes qui y avaient fleuri
hors saison, en automne. M. W Wooler, de Darlington,
m'informe cependant qu'il a vu des fleurs précoces de Polyanthus
1 qui, d'abord non pourvues d'un long style, l'acquirent
plus tard quand la saison fut plus avancée.
Il est possible que, dans ce cas, les pistils n'aient pas
été complètement développés pendant le premier printemps.
Une excellente preuve, de la permanence des deux
formes s'offrit à moi dans les jardins floris'tes où des
variétés de Polyanthus sont propagées par boutures : j'y
trouvai des couches entières de diverses variétés composées
exclusivement de Tune ou de l'autre forme. A l'état
sauvage, les deux formes sont répandues à peu près également.
Ayant récolté 522 inflorescences sur des plants
vivant dans des stations différentes (une seule ombelle était
prise sur chaque plant), j'en trouvai 241 à longs styles et
281 à courts styles. Aucune différence, ni comme taille ni
comme couleur, ne put être perçue dans les deux grandes
masses de fleurs.
Nous allons voir bientôt que le plus grand nombre des
espèces de Primula existent sous des formes analogues, et,
1 J'ai prouvé, par de nombreuses expériences qui seront données dans
la suite, que le Polyanthus est une variété du Primula veris.