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xxvi PRÉFACE.
saires qui offrent ces adaptations en partie double, indices
d'une finalité merveilleuse.
Poursuivons : d'autres surprises nous attendent. De
nouvelles plantes, en très grand nombre, rencontrent encore
de plus grandes difficultés que les distances pour
l'union de leurs éléments sexuels. La dichogamie sous tous
ses aspects : imperfection des organes, stérilité de l'hermaphroditisme,
précocité des étamines et des pistils, opposée
à la lenteur de développement des uns et des autres,
semble rendre la fécondation impossible. On ne peut
compter sur les vents, les pollens aglomérés ou trop denses
ne sont pas transportables par eux ; le mal paraît irréparable.
Fixées au sol, ces plantes semblent fatalement vouées
à la stérilité, à l'extinction.
Il n'en est rien, la nature a d'autres ressources ; ce n'est
plus aux agents inorganiques qu'elle aura recours, l'animal
va compléter la plante imparfaite. Les observations de
Ch. Darwin ont dépassé de beaucoup en importance celles
de Conrad Sprengel, et nous ont appris des choses étranges
sur les relations nécessaires qui existent entre la plante
et l'animal au point de vue de la fécondation. Ici ce n'est
plus un pollen qui se fait léger pour saisir au passage la
brise inconstante, c'est un être tout à fait étranger à la
plante, un bourdon, une abeille, qui va servir d'intermédiaire
entre les sexes et rétablir l'harmonie. C'est un heureux
hasard, dira-t-on peut-être ; pour une espèce ainsi
favorisée, combien ont disparu qui, n'ayant ni l'éclat ni
les douceurs secrètes qui attirent et charment les insectes,
ont péri sans postérité ! Il n'y a pas adaptation du pollen
à l'insecte ; s'il est transporté par lui, c'est que l'animal
en emporte toujours un peu sur ses surfaces velues. Si
l'adaptation du pollen à l'insecte semble ne pas exister, ce
qui tient peut-être à un défaut d'observation, d'autres