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258 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES CHAP. VI.
équivaut à 3,806 fois le diamètre des grains dont ils proviennent.
Je dois faire remarquer ici que j'ai vu des grains
polliniques de Saule, après immersion dans une solution de
miel très faible, pousser, dans l'espace de douze heures,
des tubes ayant treize fois la longueur du diamètre des
grains. Si nous supposons que les tubes, dans quelques
espèces hétérostylées, sont complètement ou presque complètement
développés aux dépens du contenu des grains,
nous pouvons voir que, dans le premier cas, il serait nécessaire
que les grains des deux formes présentassent des
différences proportionnées à la longueur du pistil que ces
tubes ont à parcourir, mais que, dans le dernier cas, cette
différenciation dans les grains ne serait pas nécessaire.
Que cette explication soit considérée comme satisfaisante,
le fait peut laisser quelques doutes.
Une autre différence remarquable entre les formes de
plusieurs espèces hétérostylées, c'est que les anthères des
fleurs braschystylées qui contiennent les grains de pollen
les plus développés, sont plus longues que celles des fleurs
dolichostylées. C'est ce que montre Hottonia palustris
dans la proportion de 100 à 83. Dans Limnanthemum
Lndicum la proportion devient de 100 à 70. Dans le genre
voisin Menyanthes, les anthères de la forme brachystylée
sont un peu plus grandes que celles de la forme dolichostylée,
tandis que, dans Villarsia, elles sont beaucoup plus
développées. Dans Pulmonaria angustifolia, elles varient
beaifcoup dans leurs dimensions, mais, d'après une
moyenne de sept mensurations de chaque espèce, la proportion
est de 100 à 91. Six genres de Rubiacées présentent
des différences semblables plus ou moins marquées.
Enfin, dans l'espèce trimorphe Pontederia, la proportion
devient de 100 à 88, les anthères des plus longues étamines
de la forme brachystylée étant comparées à celles
des plus courtes dans la forme dolichostylée. D'autre part,
une même différence très marquée dans la longueur des