table des matières

CHAP. II. PRIMULA VERI-VULGARIS. 75
ment entre les différentes formes des deux espèces, car
nous avons vu que les unions légitimes entre hybrides
sont plus fécondes que les unions illégitimes. Cependant,
un ami du Surrey ma adressé 2&P. veri-vulgaris,
pris dans le voisinage de son habitation, dont 13 étaient
à long et 16 à court style; si les plantes génératrices
avaient été illégitimement unies, Tune ou l'autre forme
eut pris une forte prépondérance, comme nous allons avoir
de bonnes raisons pour l'admettre. Le cas du P verivulgaris
est intéressant, car on trouverait difficilement
un autre exemple d'un hybride se développant spontanément
en si grandes masses sur une étendue de pays si considérable.
Le P veri-vulgaris (non le P elatior de
Jacq.) se trouve en Angleterre partout où croissent les
générateurs. Dans quelques districts, comme je l'ai vu auprès
de Hartfield dans le Sussex et dans certaines parties
du Surrey,.on peut en rencontrer des spécimens sur les
bords de presque tous les champs et sur les limites de
chaque petit bois. Dans d'autres districts, l'hybride est
relativement rare : près de ma propre résidence, j'ai trouvé
au plus, depuis trente-cinq ans, cinq à six de ces plants
isolés ou autant de groupes. Il est difficile de conjecturer
la cause de cette différence dans leur nombre. Il est presque
nécessaire qu'une plante ou plusieurs plantes appartenant
à la même forme d'une espèce génératrice,"croisse
auprès d'une forme opposée de l'autre espèce génératrice,
et, de plus, il est indispensable que les deux espèces soient
fréquentées par le même insecte, un papillon sans doute.
La cause de la rareté du P. veri-vulgaris dans certains
districts doit être attribuée à la présence rare de quelques
papillons qui, dans d'autres districts, visitent habituellement
et le P veris et le P. vulgaris.
Enfin, comme les P. veris et vulgaris présentent les
différences caractéristiques ci-dessus énumérées; comme
ils sont hautement stériles après entre-croisement ; comme