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292 .PLANTES POLYGAMES CHAP. VII.
peut voir, en automne, certains de ces plants couverts de
baies et d'autres complètement dépourvus de fruits. Si ces
faits se confirmaient, il serait établi que Mitchella est hétérostylé
dans une localité et dioïque dans l'autre.
Asperula est également un genre de la famille des Rubiacées,
et, d'après la description qui a été publiée des
deux formes d'A. scoparia (plante originaire de Tasmanie),
je ne doutai pas que cette espèce fût hétérostylée;
mais en examinant quelques fleurs que m'envoya M. le
docteur Hooker, je constatai qu'elles sont dioïques. Les
fleurs mâles sont pourvues de grandes anthères, et d'un
tout petit ovaire surmonté d'un vestige de stigmate sessile,
tandis que les fleurs femelles possèdent un ovaire très
développé et des anthères rudimentaires paraissant complètement
dépourvues de pollen. Si l'on tient compte du grand
nombre de genres hétérostylés renfermés dans la famille des
Rubiacées, on peut raisonnablement soupçonner que cette
Asperula descend d'un progéniteur hétérostylé ; mais, sur
ce point, nous ne saurions être trop prudent, car il n'y a
aucune improbabilité à ce qu'une Rubiacée homostylée devienne
dioïque. Du reste, dans une plante voisine, Galium
cruciatum, les organes femelles ont été supprimés dans le
plus grand nombre des fleurs inférieures, tandis que les supérieures
restent hermaphrodites ; nous avons donc bien ici
une modification des organes sexuels sans aucune connexion
avec l'état hétérostylé.
M. Thwaites m'informe qu'à Ceylan plusieurs Rubiacées
sont hétérostylées ; «mais, dans le cas du Dicospermum,
une des deux formes est toujours stérile, l'ovaire ne renfermant
que deux ovules avortés dans chaque loge, tandis
que, dans l'autre forme, chaque loge renferme plusieurs
fleurs parfaites, de sorte que l'espèce paraît être fortement
dioïque.
Le plus grand nombre des espèces du genre ^Egiphila
(Verbénacées), originaire du sud de l'Amérique, paraissent