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CHAP. IV. ESPÈCES DIVERSES D'OXALIS. 185
mode soit empêché par l'accentuation de la stérilité de
l'union, car c'est exactement l'inverse qui se produit : en
effet, l'autofécondation est bien plus facile dans les unions
entre pistils et étamines qui sont le plus rapprochés les
unes des autres, et cependant ces unions sont les plus
fécondes. Je dois ajouter que j'ai eu aussi en ma possession
quelques plantes dolichostylées de cette espèce : une
d'entre elles fut recouverte d'une gaze, et elle donna spontanément
quelques capsules, bien que ces dernières fussent
extrêmement peu comparables à celles produites par une
plante livrée à elle-même, mais exposée à la visite des
abeilles.
Dans le plus grand nombre des Oxalis, la forme brachystylée
semble être la plus stérile des trois, lorsqu'elles
sont l'objet d'une fécondation illégitime, et j'ajouterai
deux autres cas à ceux qui ont été donnés déjà. Je fécondai
29 fleurs brachystylées d'O. compressa par le pollen
de leurs deux séries d'étamines (dont les grains diffèrent
en diamètre dans la proportion de 100 à 83), et pas une
seule ne donna décapsule. Antérieurement, j'avais cultivé,
.pendant plusieurs années, la forme brachystylée d'une
espèce achetée sous le nom de O. Bowii (j'ai quelques
doutes sur l'exactitude de cette dénomination), et après
avoir fécondé plusieurs fleurs avec leurs deux espèces de
pollen, qui présentent dans le diamètre des grains la différence
habituelle, je n'obtins pas une seule semence. D'un
autre côté, Hildebrand dit que la forme brachystylée de
YO. Deppei livré à lui-même, donna beaucoup de graines,
mais il n'est pas positivement constaté que cette espèce
soit hétérostylée et les grains polliniques des deux séries
d'anthères ne diffèrent en rien comme diamètre.
Quelques faits, que je tiens de Fritz Millier, apportent
des preuves excellentes à l'appui de la stérilité de Tune des
trois formes de certaines espèces trimorphes d'Oxalis vivant
à l'état isolé. Il a vu à Sainte-Catherine (Brésil) plu-