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CHAP. I. PRIMULA VERIS. 25
insecte, en retirant sa trompe de la corolle d'une forme à
long style, ne peut manquer d'abandonner du pollen propre
à la même fleur sur le stigmate, et, dans ce cas, l'autofécondation
peut se produire. Mais le même fait peut bien plus
facilement se produire dans la forme à court style, car,
lorsque j'introduisais un poil ou tout autre objet analogue
dans une corolle de cette forme et que j'avais, par conséquent,
à traverser les anthères placées autour de la gorge
delà corolle, invariablement une certaine quantité de pollen
était entraînée et laissée par l'objet sur le stigmate. Les
petits insectes, tels que les Thrips, qui fréquentent quelquefois
les fleurs, sont également aptes à déterminer l'autofécondation
dans les deux formes.
Les nombreux faits qui précèdent me conduisirent à essayer
les effets des deux espèces de pollen sur les stigmates
des deux formes. Quatre unions essentiellement différentes
sont possibles ; ce sont : 1° la fécondation du stigmate de la
forme à long style par son propre pollen et 2° par celui de
la forme à court style ; 3° celle du stigmate de la forme à
long style par son propre pollen et 4° par celui de la forme à
court style. La fécondation de chaque forme opérée avec le
pollen de l'autre peut être convenablement nommée union
légitime, pour des raisons que nous développerons par la
suite; et celle de chaque forme réalisée par le pollen qui
lui est propre peut être appelée une union illégitime.
Je donnai d'abord la dénomination à'hétéromorphes aux
unions légitimes et àliomomorphes aux unions illégitimes;
mais, après avoir découvert l'existence de plantes
trimorphes, dans lesquelles plusieurs autres unions sont
possibles, ces deux qualifications cessèrent d'être applicables.
Les. unions illégitimes des deux formes purent être
pratiquées de trois manières différentes, car une fleur de
chaque forme peut être fécondée avec le pollen de la même
fleur, ou bien avec celui d'une autre fleur de la même
plante, ou d'une plante distincte appartenant à la