table des matières

CHAP. V. LYTHRUM SALICARIA. 195
et les plus longues ; de sorte que la forme dolichostylée
peut subir de deux manières la fécondation légitime et par
quatre procédés la fécondation illégitime. Le même raisonnement
s'applique bien aux formes méso et brachystylées.
Donc, pour ce qui concerne les espèces trimorphes, six
unions sur huit donnent des descendants légitimes et les
douze autres des rejetons illégitimes.
Je tiens à donner en détail les résultats de mes expériences,
non seulement parce que ces observations, excessivement
pénibles, ne seront probablement pas de longtemps
répétées (j'ai dû, par exemple, compter sous le microscope
plus de 20,000 semences de Lythrum salicaria), mais
surtout parce que ces recherches m'ont permis indirectement
de jeter quelque lumière sur l'important sujet de l'hybridation.
LYTHRUM SALICARIA.
Sur les deux unions illégitimes, deux furent complètement
stériles, si bien qu'aucune semence n'ayant été
obtenue, on ne put avoir, naturellement, aucun semis.
Cependant, sept unions sur les dix autres illégitimes donnèrent
des rejetons. Ces illégitimes, parvenus à floraison,
furent généralement placés de façon à profiter librement,
sous l'action des abeilles, de la fécondation légitime des
autres plantes illégitimes appartenant aux deux autres
formes et croissant à proximité. C'est là la meilleure méthode,
et elle fut habituellement suivie; mais, dans plusieurs
cas (ils seront toujours signalés), des plantes illégitimes
furent fécondées par du pollen prélevé sur des plants
légitimes appartenant aux deux autres formes, et cette
pratique, comme on pouvait du reste s'y attendre, augmenta
leur fécondité. Lythrum salicariavit sa fécondité
très influencée par l'état de la saison; aussi, afin d'éviter
toute erreur de cette origine, mes observations furent,
autant que possible, continuées pendant plusieurs années.