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124 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES DIMORPHES. CHAP. III.
des brachystylées, comme 100 est à 82, mais ce résultat y es
obtenu par la réduction des dimensions de la corolle dans la
même proportion. Dans un autre couple de fleurs, la différence
en longueur entre les deux pistils de l'une et l'autre forme s'accentua
certainement davantage, mais ces organes ne furent pas
mesurés alors. Dans les fleurs brachystylées, grandes ou petites,
le stigmate est situé très bas dans le tube de la corolle. Les
papilles, dans le stigmate dolichostylé, sont plus longues que
dans la forme opposée, etcela dans la proposition de 100 à 40.
Les filets, dont la portion libre ou non Soudée au tube fut seule
mesurée, eurent, dans les dolichostylées, une longueur qui, comparée
à celle des brachystylées, était indiquée par la proportion
de 100 à 25 : mais ces chiffres ne peuvent inspirer une grande
confiance à cause de l'extrême variabilité des étamines. Le diamètre
moyen de onze grains^ polliniques dans les fleurs dolichostylées,
et celui de douze fleurs de la forme opposée fut exactement
le même. De ces nombreux faits, il résulte que l'état
du stigmate, et sa différence en longueur dans les fleurs, sont
les seules preuves sérieuses en faveur de la condition hétérostylée
de cette espèce, car il serait imprudent, en raison de la
grande variabilité de ce caractère, de se fier à la différence dans
la longueur des pistils. J'aurais négligé de rapporter ce cas
entièrement douteux, sans les observations recueillies sur l'espèce
suivante : ces dernières laissent peu de doute dans mon
esprit au sujet de l'état vraiment hétérostylé de cette plante.
Le professeur Asa Gray m'informe que dans une autre espèce,
G. coronopifolià, qui appartient à la même section du genre,
il ne parvint pas à trouver signe de dimorphisme.
(
GILIA (LEPTOSIPHO) MICRANTHA.
Quelques fleurs que je reçus de Kew ayant été un peu endommagées,
je ne puis rien flire de positif pour ce qui touche
à la position et à la longueur relative des organes dans les
deux formes. Mais leurs stigmates diffèrent presque exactement
de la même manière que dans la dernière espèce : les
papilles, dans le stigmate dolichostylé, y sont plus longues que
dans Te brachystylé, dans la proportion de 100 à 42. Mon fils
a mesuré neuf grains polliniques dans les dolichostylés, et le
même nombre de grains dans les brachystylés : le diamètre
moyen des premiers fut, à celui des derniers, comme 100 à 81.
Cette différence, jointe à celle qui existe entre les stigmates des
deux formes, indique sans aucun doute que cette espèce est
hétérostylée. Il en est probablement de même dans Gilia nudicaulis,
qui appartient aussi à la section Leptosipho de ce genre,
car j'apprends du professeur Asa Gray que dans quelques individus
le style très long porte un stigmate plus ou moins saillant,