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130 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES DIMORPHES. CHAP. lit.
des arbrisseaux complètement isolés et alors absolument stériles,
tandis que deux plantes vivant très rapprochées furent
toutes recouvertes de fruits. Ce fait concorde mieux avec l'hypothèse
de l'état dioïque qu'avec la croyance à la coexistence
des fleurs hermaphrodites et femelles, car si chacune des plantes
isolées avait été hermaphrodite, il y eût eu probablement fructification.
RUBIACÉES.
Cette grande famille naturelle renferme jusqu'ici un
plus grand nombre de genres hétérostylés qu'aucune autre.
Mitchella repens. — Le professeur Asa Gray m'envoya
plusieurs plantes vivantes non encore en fleurs : la
moitié d'entre elles à peu près s'accusa dolichostylée et
l'autre moitié brachystylée. Les fleurs blanches, odoriférantes
et douées d'une sécrétion nectarienne abondante,
se montrèrent toujours par paires avec leurs ovaires unis
de façon que les deux ensemble produisirent « une double
drupe en forme de baie. 1 ». Lors de mes premières séries
d'expériences (1864), je ne supposai point que cette-curieuse
disposition des fleurs eût quelque influence sur leur
fécondité, mais, dans plusieurs cas, une seule seulement
des deux fleurs d'une paire de sujets fut fécondée et une
grande quantité de ces dernières, sinon toutes, restèrent
improductives. L'année suivante, deux fleurs de chaque
paire furent invariablement fécondées de la même manière,
et les dernières expériences seules servirent à me montrer
la proportion de fleurs qui donnent des baies après
fécondation légitime et illégitime. Pour calculer le nombre
moyen de semences par capsule, j'ai employé les fruits
produits pendant les deux années.
Dans les fleurs dolichostylées, le stigmate s'élève à
peine au-dessus de la gorge velue de la corolle et les
anthères occupent quelque peu le bas du tube corollin.
Dans la forme opposée ces organes ont une position inverse.
1 A. Gray Manual of the Bot. of the United States, 1856, p. 172.
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