table des matières

CHAP. I. RÉSUMÉ DES PRIMULA. 51
dolichostylées illégitimement fécondées, les semences issues
des fleurs brachystylées illégitimement fécondées seront
représentées par les nombres suivants :
Primula veris. 71 Primula auricula. 119
P. elatior. 44* P. Sikkimensis. 57
P« cortusioides. 93
P. vulgaris. 36 P. involucrata. 74
P. Sinensis. 71 P. farinosa. 63
* Chiffre probablement trop bas. * * Chiffre trop bas.
Nous voyons par là que, excepté pour le P auricula,
les fleurs dolichostylées de l'ensemble des neuf espèces sont
plus fertiles que les fleurs brachystylées, lorsque les deux
formes sont illégitimement fécondées. Le P. auricula
diffère-t-il réellement des autres espèces à ce point de vue?
Je ne puis avoir d'opinion sur ce point, si ce n'est pour admettre
que le résultat peut avoir été accidentel. Le degré
d'autofécondité dans une plante dépend de deux éléments,
à savoir, des conditions qui font que le stigmate reçoit son
propre pollen et de la plus ou moins grande efficacité d'action
de ce dernier quand il y est appliqué. Comme les anthères
dans les fleurs brachystylées de plusieurs espèces de
Primula se tiennent directement au-dessus du stigmate,
leur pollen est plus susceptible de tomber sur cet organe
ou d'y être apporté par les insectes, que dans le cas de la
forme dolichostylée. Il paraît donc probable, de prime
abord, que dans les fleurs brachystylées, la diminution de
leur impressionnabilité par leur propre pollen résulte d'une
adaptation spéciale destinée, par une lutte contre la facilité
qu'elles ont de recevoir leur propre pollen, à éviter l'autofécondation;
mais, d'après les faits propres aux autres espèces
que nous allons exposer bientôt, cette manière de
voir peut difficilement être admise. En accord avec la facilité
dont nous venons de parler, nous dirons que lorsque
quelques-unes des espèces de Primula furent mises en état
de se féconder elles-mêmes spontanément sous une gaze