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66 HYBRIDES DES PRIMULA. CHAP. II.
que les faits cités par le D r Herbert et le professeur Henslow
soient d'explication difficile, cependant, jusqu'à ce
qu'on ait démontré qu'un P. veris ou un P. vulgaris
protégé avec soin contre les insectes, donne naissance au
moins à un P. veri-vulgaris, les faits que nous venons
de rapporter doivent avoir peu de poids pour nous conduire
à admettre que P veris et P. vulgaris sont des variétés
d'une seule et même espèce.
Les preuves négatives ont peu de valeur, mais les faits
suivants sont dignes d'être mentionnés. Quelques P. veris,
déjà transplantés de la campagne dans un bosquet, furent
transportés de nouveau dans une terre grassement.fumée.
L'année suivante, après avoir été protégés contre les
insectes, ils furent artificiellement fécondés et on sema
dans une serre chaude les graines ainsi produites. Les
jeunes plants furent ensuite placés, les uns dans un sol
riche, d'autres dans une argile très-pauvre, d'autres dans
une ancienne tourbière, et quelques-uns, enfin, dans la
serre, de façon que ces plants, au nombre de 765-, comme
leurs parents, furent soumis à un traitement différent et
peu naturel; et cependant aucun d'entre eux ne présenta
la moindre variation, si ce n'est toutefois comme taille :
les plants placés dans la tourbière atteignaient des dimensions
presque gigantesques, tandis que celles de l'argile
étaient très-rabougries.
Je ne mets pas en doute, certainement, que des P. veris
exposés pendant plusieurs générations successives à des
changements de condition ne puissent varier, et le même
fait doit occasionnellement se produire à l'état de nature.
Du reste, d'après la loi des variations analogues, les
variétés de chaque espèce de Primula devraient probablement,
dans quelques cas, rappeler d'autres espèces du
même genre. Par exemple, j'ai obtenu un P vulgaris
rose, des semences d'une plante recouverte, et les fleurs,
quoique rappelant beaucoup celles de l'espèce génératrice,