table des matières

CHAP. I\. LYTHRUM SALICARIA. 165
Donc, la fécondité des unions légitimes est à celle des illégitimes,
si nous en jugeons par la proportion des fleurs
fécondées qui donnèrent des capsules, comme 100 à 33;
et, si nous prenons comme critérium le nombre moyen des
semences dans chaque capsule, comme 100 est à 46.
D'après ce résumé, et d'après les nombreux tableaux
précédents, nous voyons que c'est seulement le pollen
des plus longues étamines qui peut féconder complètement
le plus long pistil, celui des étamines moyennes le pistil
moyen, et celui des plus courtes étamines qui agit entièrement
sur le plus court pistil. Et maintenant nous pouvons^
comprendre le but de la concordance presque exacte qui
existe entre la longueur du pistil dans une forme et une
série de six étamines dans deux des autres, car le stigmate
de chaque forme est ainsi frotté contre la partie du
corps de l'insecte qui se trouve chargée du pollen convenable.
Il est aussi évident que, fécondé de trois manières
différentes par le pollen des étamines, longues, moyennes
et courtes, le stigmate de chaque forme est influencé très
différemment, et, inversement, que le pollen des douze étamines
longues, des douze moyennes et des douze courtes
agit différemment sur chacun des trois stigmates, si bien
qu'il existe en réalité trois séries d'organes mâles et femelles.
De plus, dans le plus grand nombre des cas, les
six étamines de chaque série diffèrent légèrement, comme
pouvoir fécondant, des six correspondantes dans l'une des
deux autres formes. En outre, nous pouvons tirer cette
conclusion remarquable, que plus est grande l'inégalité en
longueur entre le pistil et les séries d'étamines dont le
pollen assure la fécondation, plus la stérilité de l'union est
augmentée. Il n'y a pas d'exceptions à cette règle. Pour
comprendre ce qui va suivre, le lecteur devra se reporter
aux tableaux XXIII, XXIV et XXV, et au diagramme
représenté fig. 10, p. 145. Dans la forme flolichostylée,
les plus courtes étamines diffèrent du pistil-plus sensible-