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214 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES TRIMORPHES. CHAP. V.
pas à la moitié de la hauteur ordinaire. Ces mêmes plantes
n'eurent pas une floraison aussi précoce, ni comme âge ni
comme saison, qu'elles l'auraient dû. Dans beaucoup de leurs
fleurs, comme dans les organes floraux de plusieurs autres
plantes des six premières classes, les anthères furent, ou
contabescentes, ou pourvues de nombreux grains de pollen
petits et racornis. Comme, à un certain moment, il me vint
à l'esprit que l'amoindrissement de la fécondité dans les
plantes illégitimes pouvait être due seulement à ce que le
pollen avait été affecté, je dois faire remarquer que ce n'est
pas là la vérité. Plusieurs d'entre ces plantes, en effet,
après fécondation par du pollen sain tiré de sujets légitimes,
ne donnèrent point leur moisson complète de semences ; il
est donc certain que les organes reproducteurs mâles et femelles
furent cumulativement influencés. Dans chacune de
ces sept classes, les plantes quoique issues des mêmes générateurs,
quoique venues dans le même temps et dans la même
terre, différèrent beaucoup comme moyenne de fécondité.
Si nous arrivons maintenant aux V e , VI e et VII e classes,
et si nous considérons la colonne de droite du tableau,
nous trouvons autant de plantes pourvues d'un tant pour
100 de semences supérieur au chiffre normal qu'inférieur.
Comme, dans le plus grand nombre des plantes, la quantité
de. semences produites varie beaucoup, on pourrait
admettre que le cas actuel est seulement attribuable à la
variabilité. Mais cette manière de voir doit être rejetée, du
moins pour ce qui touche aux moins fécondes des plantes
de ces trois classes : d'abord, parce qu aucune des plantes
de la classe V n'atteignit la hauteur ordinaire, ce qui
montre bien qu'elles furent endommagées en quelque façon,
et ensuite, parce que plusieurs plants des classes V et VI
eurent des anthères contabescentes ou ne renfermant que
des grains polliniques petits et racornis. Or, comme dans
ces cas, les organes mâles furent manifestement altérés, la
plus probable conclusion à laquelle il faille arriver, c'est