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xx PRÉFACE.
entre générateurs de maisons, je veux dire de fleurs différentes.
Ainsi deux fleurs de Primula veris, l'une à long
style et à courtes étamines, l'autre à style court et à longues
étamines, ont tous les éléments pour constituer par
croisement, à la place de deux ménages mal assortis dans
la-même fleur, deux couples harmonieux assurés d'une descendance
nombreuse et pleine de vigueur ; que les pistils
et des étamines de même taille se rapprochent et tout est
réparé. Ce croisement, si facile ailleurs, n'a pas chez les
plantes les mêmes facilités, et la nature nous paraît avoir
soumis ici la légitimité des unions à des épreuves qui nous
semblent toutes en faveur de l'illégitimité définie par Ch.
Darwin. Cela paraît encore chez les fleurs hétérostylées, à
la façon du Linum grandiflorum. Dans l'une des'formes,
les longs styles sont inféconds avec les longues étamines
placées près d'eux, et dans l'autre, les styles courts sont
plus féconds avec les longues étamines de la même fleur.
Pourquoi ces différences ? Serait-ce parce que dans la seconde
forme la différenciation des tailles entre les facteurs
diminue leur parenté? Combien aussi il est difficile de
comprendre que le pollen de la forme propre n'agisse pas,
tandis que le pollen de l'autre forme agit ! Aucune différence
n'apparaît souvent entre eux.
Les fleurs hétérostylées 'trimorphes, comme celles du
Lythrum Salicaria, sont encore plus étonnantes au point
de vue des disjonctions et des difficultés apportées à la
rencontre des facteurs légitimes. Deux séries d'étamines
correspondent dans chaque fleur des trois formes aux pis -
tils des deux autres formes. Le pistil de chaque forme de
fleur peut être fécondé de six manières différentes : 1° par
les deux groupes d'étamines de sa propre maison, union
très commode, mais très illégitime et très stérile ; 2° par
les étamines plus longues ou plus courtes que lui des deux