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INTRODUCTION. 9
de cette fleur un fruit ayant toutes les apparences de la
perfection. Accidentellement deux ou trois des fleurs qui
avoisinent le centre portent les mêmes caractères, et,
d'après Vaucher « cette singulière dégénération s'étend
quelquefois à l'ombelle entière ». Que la modification de
la fleur centrale n'aie pas une importance fonctionnelle
pour la plante, cela est presque certain : elle représente
peut-être un reste d'une première et ancienne condition de
l'espèce, alors qu'une seule fleur, la centrale, était femelle
et donnait des graines, comme dans le genre ombellifère
Echinophora. Il n'y a rien de surprenant à ce que la fleur
centrale tende à retenir sa première condition plus longtemps
que les autres, car lorsque des fleurs irrégulières
deviennent régulières ou péloriées, elles sont aptes à être
centrales, et de pareilles fleurs péloriées doivent apparemment
leur origine ou à un arrêt de développement
(c'est-à-dire à la.persistance d'un état évolutif jeune), ou àun
retour. Dans des conditions normales, quelques plantes,
comme la Rue commune et TAdoxa, présentent des fleurs
centrales parfaitement développées mais différant légèrement,
comme structure et comme nombre de leurs parties,
des autres fleurs de la même plante. Ces différents cas
pris dans leur ensemble, paraissent être en relation avec
ce fait que le bourgeon qui occupe l'extrémité de Taxe se
trouve mieux nourri que les autres parce qu'il reçoit le
plus de sève 1 ,
Les cas examinés jusqu'ici ont trait à des espèces hermaphrodites
qui portent des fleurs différemment construites,
mais il existe quelques plantes qui produisent des
graines de forme différente; le D r Kuhn en a donné une
liste 2 . Dans les Ombellifères et dans les Composées, les fleurs
1 L'ensemble du sujet relatif à la pélorie a été discuté avec renvois,
dans mes Variations des animaux et des plantes sous t'influence de
la domestication, chap. xxvi, 2° édition, vol. II, p. 338.
1 Bot. Zeitung, 1867, p. 67.