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152 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES TRIMORPHES. CHAP. IV.
fleur qui sécrète le nectar, même lorsqu'il existe un nectaire
rudimentaire d'une grande dimension sur le côté
opposé, comme dans quelques espèces de Corydalis.
Lorsque le nectar est sécrété de toutes parts, ces organes
se courbent du côté où la structure de la fleur permet
Taccès le plus facile vers cette liqueur, comme dans Lythrum,
plusieurs Papilionacées et autres. Donc, la règle
est que lorsque les étamines et le pistil sont courbés ou
tendus, le stigmate et les anthères se trouvent par ce fait
portés sur le chemin qui conduit aux nectaires. Il existe
quelques cas qui paraissent constituer des exceptions à
cette règle, mais ce n'est là qu une apparence; par exemple
dans le Lys gloriosa, le stigmate du singulier pistil
courbé à angle droit que possède cette plante est porté,
non pas vers un chemin conduisant du dehors vers les
surfaces sécrétantes du nectar dans les profondeurs de la
fleur, mais bien vers une route circulaire que suivent les
insectes en allant d'un nectaire à l'autre. Dans Scrophu-r
laria aquatica, le pistil est recourbé en dehors de la
gorge de la corolle, de façon à frapper le front saupoudré
de pollen des guêpes qui visitent habituellement ces fleurs
à. odeur nauséeuse. Dans tous ces cas, nous voyons partout
l'extrême influence dominatrice des insectes sur la structure
florale et spécialement dans les fleurs à corolles irrégulières.
Les fleurs fécondées par le vent doivent sans
doute être exceptées, mais je ne connais pas un seul
exemple d'une fleur irrégulière subissant ce mode de
fécondation.
Un autre point mérite attention. Deux séries d'étamines
correspondent en longueur, dans chacune des trois formes,
aux pistils des deux autres. Quand les abeilles sucent
les fleurs, les anthères des plus longues étamines pourvues
de grains polliniques verdàtres sont frottées contre l'abdomen
et contre les côtés internes des pattes postérieures,
et il en arrive de même au stigmate de la forme dolichos-