table des matières

12 INTRODUCTION.
•
groupe (trioïque), le frêne commun ijfaxinus excelsior)
offre un bon exemple. Ainsi, j'examinai durant le printemps
et l'automne quinze de ces arbres végétant dans le
même champ, et parmi eux huit produisaient seulement
des fleurs mâles sans porter en automne aucune graine ;
quatre ne donnèrent que des fleurs femelles qui grainèrent
abondamment; trois, enfin, hermaphrodites, eurent
un aspect différent des autres pendant la floraison, et deux
d'entre eux produisirent à peu près autant de semences
que les pieds femelles, tandis que le troisième remplissait
la fonction de mâle. Cependant la séparation des sexes
n'est pas complète dans le frêne, car les fleurs femelles
portent des étamines qui tombent de bonne heure et dont
les anthères indéhiscentes contiennent généralement une
matière pulpeuse au lieu de pollen. Dans quelques pieds
femelles, néanmoins, je trouvai quelques anthères pourvues
de grains polliniques sains en apparence. Sur les
pieds mâles, le plus grand nombre des fleurs renferme un
pistil, qui tombe également de bonne heure et dont les ovules
(qui finalement avortent) sont très réduits comparés à ceux
des fleurs femelles du même âge.
De l'autre sous-groupe (monoïque) des plantes polygames,
c'est-à-dire de celui dans lequel le même individu
porte les fleurs hermaphrodites, mâles et femelles, l'érable
(Acer campestre) nous offre un bon exemple, et cependant
Lecoq l dit que quelques pieds sont réellement dioïques,
fait qui montre avec quelle facilité un état passe dans
l'autre.
Un grand nombre de plantes, généralement considérées
comme polygames, existent sous deux formes seulement,
hermaphrodites et femelles; dès lors elles peuvent être
appelées gyno-dioïques. Le thym commun en offre un bon
exemple. Dans mon septième chapitre, je citerai quelques
' Géographie botanique, t. V. p. 367.