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10 INTRODUCTION.
qui produisent les graines diffèrent également, et les différences
de structure des semences sont d'une nature importante.
Les causes auxquelles sont dues ces dissemblances
dans les graines de la même plante sont inconnues, et il est
très douteux qu'elles puissent servir à atteindre quelque but.
Nous arrivons maintenant à notre seconde classe, celle
des espèces monoïques, c'est-à-dire dans lesquelles les sexes,
quoique séparés, sont nés sur la même plante. Les fleurs
différent nécessairement, mais lorsque celles d'un sexe renferment
des rudiments de l'autre, la différence entre les
deux catégories qu'elles forment est généralement faible.
Quand la différence est grande comme dans les plantes
à chatons, elle est largement attribuable à ce que plusieurs
espèces dans cette classe, comme dans la diœcie sa
voisine, sont fécondées sous l'action du vent 1 , car les
fleurs mâles se trouvent, dans ce cas, obligées de produire
une quantité considérable de pollen pulvérulent, Quelques
plantes monoïques sont formées de deux séries d'individus
munis de fleurs différant comme fonction §t non
comme structure, car certains individus mûrissent leur
pollen avant que les fleurs femelles de la même plante ne
soient prêtes pour la fécondation et portent le nom de
protérandres, tandis qu'inversement d'autres individus,
appelés protérogynes, ont leurs stigmates mûrs avant que
leur pollen ne soit préparé à la fécondation. Évidemment,
le but de cette curieuse différence fonctionnelle est de
favoriser la fécondation croisée des plantes distinctes. Un
cas de ce genre fut d'abord observé par Delpino dans le
noyer {Juglans regia) et a depuis été observé dans le
noisetier {Corylus avelland). Je dois ajouter que,
d'après H. Miiller certains individus dans quelques
plantes hermaphrodites présentent la même différence :
Delpino, Studi sopra uno lignaggio anemofilo (Études sur une
Série anémophile). Florence, 1871,