table des matières

CHAP. II. HYBRIDES DE VERBASCUM. »1
insectes, montrant ainsi que chaque fleur reçoit l'imprégnation
de son propre pollen. Du reste, ces fleurs n'offrent
aux insectes que du pollen et manquent, pour, ces
animaux, du nouvel attrait qu'elles auraient présenté en
acquérant une sécrétion nectarienne.
Je transplantai dans mon jardin un jeune Verbascum
sauvage destiné à mes expériences : après floraison, il
différa complètement des deux espèces que nous venons
de mentionner et d'une troisième qui végétait dans le voisinage.
Je pensai que c'était là une étrange variété de
V ihapsus. Il atteignit la hauteur de huit pieds. Après
l'avoir recouvert d'un tissu, j'en fécondai dix fleurs avec
le pollen de la même plante, puis, quand la saison fut plus
avancée, je le découvris et les fleurs furent librement visitées
par les abeilles collectrices de pollen ; plusieurs capsules
en résultèrent, mais pas une ne contenait de graines. L'année
suivante, la même plante fut laissée à découvert auprès
des plants de V- thapsus et lychnitis, mais elle ne produisit
pas davantage de graines. Cependant, quatre fleurs
fécondées à plusieurs reprises par le pollen du V lychnitis,
alors que la plante était temporairement conservée
sous gaze, donnèrent quatre capsules contenant une,
deux, puis deux semences : à la même époque, trois fleurs
furent fécondées par le pollen du V thapsus et elles produisirent
deux, deux et trois graines. Pour montrer l'état
d'improductivité de ces sept capsules, je dois dire qu'un
beau fruit d'un V thapsus tout voisin contenait environ
700 graines. Ces faits me portèrent à rechercher le
petit bois d'où ma plante provenait et j'y trouvai avec
plusieurs pieds de V. thapsus et lychnitis, trente-trois
plants ayant des caractères intermédiaires entre ces deux
espèces. Ces trente-trois sujets différaient beaucoup les
uns des autres. Pour les divisions de la tige, ils rappelaient
bien mieux le V lychnitis que le V thapsus, mais le
contraire avait lieu pour la hauteur. Comme forme des
6