table des matières

ClIAP - VII. DIOÏQUES. 287'
les semences des premiers sont plus grandes que celles de
la forme hermaphrodite. Il est bon aussi de rappeler le cas
de la forme mésostylée du Lythrum salicaria, qui produit
un plus grand nombre de semences que les autres
formes, et qui est pourvu de grains polliniques légèrement
plus petits, mais d'un pouvoir fécondant moindre
que celui des étamines correspondantes dans les deux autres
formes : toutefois, j'ignore si le nombre de semences
est la cause directe de la diminution dans la puissance du
pollen, ou si c'est l'inverse qui a lieu. Dès que les anthères,
dans un certain nombre d'individus, eurent leurs proportions
réduites, sous l'influence que je viens d'indiquer ou
sous l'action de toute autre cause, les autres individus durent
produire une plus grande abondance de pollen, et une
semblable accentuation de développement dut tendre à réduire,
d'après la loi de compensation, les organes femelles,
jusqu'au point de les rendre rudimentaires. C'est ainsi que
l'espèce serait devenue dioïque.
Au lieu de rencontrer les premiers changements dans
les organes femelles, nous pouvons supposer que les mâles
seuls furent l'objet des variations premières, en sorte que
plusieurs individus donnèrent une plus grande quantité
de pollen. Ces modifications seraient profitables dans certaines
circonstances telles qu un changement dans la nature
des insectes qui visitaient les fleurs, ou une accentuation
de leur condition anémophile, car les plantes qui possèdent
cet état exigent une grande abondance de pollen. L'accroissement
d'action des-organes mâles tendrait à affecter par
compensation les éléments femelles de la même fleur, et le
résultat final serait que l'espèce consisterait en mâles et
hermaphrodites. Mais il est inutile de prendre ce cas ou
d'autres analogues en considération, car, comme je l'ai
établi dans l'Introduction, la coexistence des plantes mâles
et des hermaphrodites est excessivement rare.
Ce ne serait pas une objection sérieuse contre les vues