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CHAP. III. LEUCOSMIA BURNETTIANA. 119
trompé en supposant que les fleurs dolichostylées ne peuvent
se féconder elles-mêmes.
Contrairement à ce qui se passe dans les autres genres
observés jusqu'ici, les Polygonées, quoique constituant une
section générique très nombreuse, renferment, d'après les
connaissances actuelles, une seule espèce hétérostylée, c'est
celle que nous étudions en ce moment. H. Miiller, dans son
intéressante description de plusieurs autres espèces, montre
que P. bistorta est protéranthe à ce point (les anthères
tombent avant la maturité des stigmates) que les fleurs
ont besoin d'être fécondées par les nombreux insectes qui
les visitent. D'autres espèces portent des fleurs beaucoup
moins apparentes dont la sécrétion nectârienne, nulle ou
faible, entraine de rares visites de la part des insectes :
elles sont adaptées pour l'autofécondation, bien que capables
de fécondation croisée. D'après Delpino, les Polygonées
sont généralement fécondées par le vent au lieu
d'être tributaires des insectes comme Test le genre actuel.
LEUCOSMIA BURNETTIANA (THYMÉLÉES).
Le professeur Asa Gray ayant exprimé sa confiance 1 en l'état
dimorphe ou hétérostylé de cette espèce et du L. acuminata,
comme de quelques autres espèces du genre voisin Drymispermum,
j'obtins de Kew, grâce à la complaisance du docteur
Hooker, deux fleurs desséchées de la première espèce, qui habite
les îles des Amis dans l'océan Pacifique. Le pistil dolichostylé
est, en longueur, à celui de la forme opposée comme 100 est
à 86. Le stigmate s'élève à peine au-dessus de la gorge de la
corolle et il est entouré par les étamines dont les sommets
atteignent à peine à sa base : un peu plus bas, dans le tube de
la corolle, sont situées cinq anthères plus petites. Dans la forme
brachystylée les stigmates se tiennent un peu au-dessous du
tube de la corolle, à peu près au niveau des anthères inférieures
de la forme opposée : il diffère remarquablement du
stigmate dolichostylé en ce qu'il est plus papilleux et plus
allongé dans la proportion de 100 à 60. Les anthères des étamines
supérieures, dans la forme brachystylée, sont supportées
1 American Journal of science, 1865, p. 101, et Seeman's Journal
of Botany, vol. IH, 1865, p. 305.