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PRÉFACE. xxi
autres formes, Unions moins stériles, mais encore considé­
rées comme entachées d'illégitimité ; 3° par les groupes de
sa longueur des deux autres formes, véritable union légitime
très fertile. Ainsi, sur six modes d'union, il y en a
quatre illégitimes et peu favorables à la descendance. L'il-
* légitimité se trouve donc encore encouragée quatre fois sur
six, et' d'autant plus encouragée, que deux fois sur quatre
les rapports peuvent avoir lieu avec la plus grande faci-
,. lite, dans la fleur même où chaque pistil peut recevoir le
« " pollen de ses deux groupes d'étamines.
En résumé, la nature, chez les plantes isostylées et chez
les hétérostylées de deux et de trois formes, a fait tous les
avantages et toutes les promesses aux unions légitimes,
tous les désavantages et toutes les menaces aux unions
illégitimes, et pourtant, à tout considérer, elle a mis entre
les premières un grand nombre d'obstacles, et beaucoup
de'facilités entre les secondes. Etranges contradictions,
étrange législation qui, dans le monde des êtres libres,
aurait de fâcheuses conséquences.
Ch. Darwin ne pouvait, après avoir constaté ces faits
•singuliers, laisser la nature entachée du reproche bien
mérité d'inintelligence et de complicité du désordre, et
c'est ici, dans cette réparation, que se montre toute la pénétration
du célèbre observateur.
Les choses étant telles que nous venons de les montrer,
il fallait prouver, non seulement que le mal ou, si l'on
veut, l'inconséquence ne sont qu'apparents, mais qu'ils
révèlent au génie la plus haute intelligence sous des illusions
trompeuses. Il fallait prouver encore que, la fertilité
nécessaire à la pleine reproduction de l'espèce étant indispensable
et constituant le but final de la plante, une foule
de procédés ingénieux étaient adaptés à cette finalité impérieuse
et dominante.