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° HAP - >"• DIOÏQUES. :103
pellent, à ce point de vue, les deux formes mâles du
R. catharticus. La forme dolichostylée est plus rare
que la brachystylée. Cette dernière est considérée par Asa
Gray comme la plus féconde, et c'est, du reste, ce que l'on
devait attendre de sa moindre production en pollen, dont
les grains présentent en outre de plus faibles dimensions :
elle est' donc la plus fortement féminine des deux. La forme
dolichostylée produit un plus grand nombre de fleurs groupées
au lieu de rester subsolitaires ; elle donne aussi quelques
fruits, mais, comme nous venons de le dire, elle est
moins féconde que l'autre forme, aussi paraît-elle être la
plus masculine des deux. En supposant que nous ayons
ici affaire à une plante hermaphrodite en période de transition
à l'état dioïque, il existe deux points qui méritent
attention : d'abord, la plus grande longueur du pistil dans
la forme mâle naissante, et nous avons rencontré déjà un
cas semblable en comparant aux femelles les formes mâles
et hermaphrodites de l'Evonymus; secondement, les plus
grandes proportions des grains polliniques dans les fleurs
plus masculines, ce qui peut être attribué à la conservation
des dimensions normales dans les éléments de cette
poudre fécondante, tandis qu'ils auraient été réduits dans
les fleurs femelles naissantes v La forme dolichostylée du
R. lanceolatus paraît correspondre à celle des mâles du
R. catharticus qui ont un pistil plus long et des grains
polliniques plus grands. La lumière se fera peut-être sur
la nature des deux formes, dans ce genre, dès que la puissance
des deux catégories de pollen sur l'un et l'autre
stigmate sera connue. Plusieurs autres espèces de Rhamnus
sont dites dioïques 1 ou subdioïques. D'autre part, R. frangula
est une plante ordinairement hermaphrodite, car mon
fils a trouvé un grand nombre d'arbrisseaux, tous pourvus
d'une égale profusion de fruits.
1 Lecoq, Géographie botanique, t. V, 1856, pp. 420»426.