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310 PLANTES GYNO-DIOIQUES. CHAP. Vil.
chiffres indiquent, pour un nombre égal de plantes, la proportion
de 100 à 58 : ce qui nous montre que, comme
dans ce dernier cas, les femelles sont beaucoup plus fécondes
que les hermaphrodites. Ces deux lots de semences
furent placés séparément dans deux plates-bandes voisines,
et les semis des générateurs hermaphrodites et femelles
renfermèrent les deux formes.
Satureia hortensis. — Sept semis furent obtenus
sous bâche en pots séparés, puis conservés dans la serre.
Ils consistaient en dix femelles et un seul hermaphrodite.
J'ignore si, oui ou non, les conditions auxquelles ils furent
soumis déterminèrent le grand excès de femelles. Dans ces
dernières, le pistil est un peu plus long que dans les hermaphrodites,
les étamines y sont rudimentaires et pourvues
d'anthères dépouillées de toute coloration. Les fenêtres
de la serre étant demeurées ouvertes, les fleurs furent
incessamment visitées par les bourdons et les abeilles. Bien
que les dix femelles n'aient pas produit un seul grain de
pollen, néanmoins la fécondation leur fut bien assurée par
une hermaphrodite, et c'est là un fait intéressant. Je dois
ajouter qu'aucune autre plante de cette espèce ne vécut
dans mon jardin. Les semences furent recueillies sur la
plus belle femelle, elles pesèrent 5 §r ,07, tandis que celles
de la plante hermaphrodite, qui était un peu plus grande
que la femelle, ne pesa que2 gr ,15, chiffres qui sont dans
la proportion de 100 à 43. Comme dans les deux cas précédents,
la forme femelle est donc beaucoup plus féconde que
l'hermaphrodite, mais cette dernière dut forcément subir
l'autofécondation, ce qui diminua probablement sa fécondité.
Nous devons considérer maintenant par quels moyens
tant de Labiées ont été séparées en deux formes, et les
avantages qui résultent de cette différenciation. H. Miiller l
suppose que, dans le principe, plusieurs individualités pré-
1 Befruchtung der Blumen, pp. 319-326.