table des matières

CHAP. V. DESCENDANCE ILLÉGITIME. 243
ne se traduisit pendant deux années successives par aucune
différence dans le nombre des semences produites. Comme l'ensemble
des cinq plantes possédaient, en parfait état, les organes
mâles propres à la forme brachystylée, tandis que les organes
femelles de la forme dolichostylée étaient dans un état plus ou
moins complet, elles donnèrent spontanément un nombre sur-?
prenant de capsules, contenant généralement une forte moyenne
de semences remarquablement belles. Dans les Coucous ordinaires,
légitimement fécondés, j'obtins une fois, de plantes
cultivées dans la serre, la haute moyenne de 7 capsules renfermant
58,7 semences, en moyenne, avec un maximum, pour
Tune d'elles, de 87 graines : mais de plantes qui avaient poussé
en plein air, je ne pus jamais obtenir une moyenne au-dessus
de 41 semences. Deux des plantes isostylées, végétant en pleine
terre et spontanément autofécondées, donnèrent des moyennes
de 44 et 45 semences, mais cette fécondité élevée peut être
partiellement attribuée à ce que le stigmate reçut le pollen des
anthères environnantes au moment le plus convenable. Deux
de ces plantes, fécondées par le pollen d'un Coucou brachystylé
(ce qui est par le fait une union légitime), donnèrent une
moyenne moins élevée qu'après autofécondation. D'autre part,
une autre plante, après semblable fécondation par un Coucou,
donna la moyenne inaccoutumée de 53 semences, avec un
maximum de 67. Enfin, comme nous venons de le voir, une de
ces plantes fut dans un état presque exactement intermédiaire,
pour ce qui touche à ces organes femelles, entre les formes
dolicho et brachystylées, et, par conséquent, après autofécondation,
elles donnèrent un chiffre inférieur de semences. Si
nous totalisons mes différentes expériences sur les sujets isostylés,
nous trouvons que 41 capsules spontanément autofécondées
(les insectes ayant été écartés) donnèrent une moyenne de
34 semences, chiffre identiquement semblable à celui que les
générateurs produisirent à Edimbourg. 34 fleurs fécondées
par le pollen d'un Coucou brachystylé (ce qui constitue une
union analogue) donnèrent 17 capsules renfermant, en moyenne,
33,8 semences. C'est un résultat un peu surprenant et dont je
ne parviens point à me rendre compte, que 20 fleurs artificiellement
fécondées par le pollen des mêmes plantes n'aient donné
que 6 capsules, contenant la moyenne peu élevée de 26,7 semences.
Pour ce qui a trait à l'hérédité, je peux ajouter que 72 semences
furent obtenues d'un des sujets à fleurs rouges strictement
isostylés et autofécondés, issus d'une plante d'Edimbourg
présentant -les mêmes caractères. Ces 72 sujets furent donc
les petits-fils de la plante d'JÊdimbourg, et ils portèrent tous,
comme dans la première génération, des fleurs rouges, à l'exception
d'une plante qui, au point de vue de la couleur, fit retour