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CHAP. III. LINUM FLAVUM. 103
ture réelle. Je suis cependant éloigné de prétendre nier
que quelques fleurs, pendant certaines saisons, ne sont pas
fécondées à l'état de bouton, car j'ai des raisons de croire
que le fait se produit. Un bon observateur 1 , qui appuie
son opinion sur les preuves habituelles, dit que dans
le L. austriacum (il est hétérostylé et considéré par
J.-E. Planchon comme une variété du L. perenne) les
anthères s'ouvrent le soir qui précède l'épanouissement
des fleurs, et que les stigmates sont presque toujours
ainsi fécondés. Nous savons maintenant positivement
que, loin d'être autofécondé à l'état de bouton, le L. perenne
possède un pollen qui est aussi dépourvu d'action
sur le stigmate que peut l'être une poussière inorganique.
Linum flavum. —Le pistil de la forme dolichostylée,
dans cette espèce, est à peu près deux fois aussb long que
celui de la forme brachystylée, les stigmates y sont plus
allongés et les papilles plus grossières. Dans la forme brachystylée
les stigmates divergent et passent entre les
filets, comme dans l'espèce précédente. Les étamines, dans
les deux formes, diffèrent de longueur et, chose singulière,
les anthères des étamines les plus hautes ne sont
pas aussi longues que celles de la forme opposée, de sorte
que, dans la forme brachystylée, les stigmates et les
anthères sont plus courts que dans la forme opposée.
Les grains polliniques des deux formes ne présentent
aucune différence comme taille. Cette espèce étant propagée
par boutures, tous les plants du même jardin
appartiennent généralement à la même forme. Après de
nombreuses recherches, je n'ai jamais trouvé trace de
semis dans notre pays. Certainement mes propres plants
ne donnèrent jamais une seule semence, tant que je ne
possédai qu'une seule des deux formes. A la suite de
recherches considérables, je pus me procurer les deux
1 Études sur la Géographie botanique, H. Lecoq, 1856, t. V, p.