table des matières

244 PLANTES HÉTÉROSTYLÉES DIMORPHES. CHAP. V.
au Coucou commun. Pour ce qui touche à la structure, 9 plan
furent véritablement dolichostylées et eurent leurs étamines
placées au bas du tube corollin, c'est-à-dire occupant leur position
ordinaire; les 63 plantes restantes furent isostylées, bien
que le stigmate, dans 12 d'entre elles environ, fût situé un peu
au-dessous des anthères. Nous voyons, parla, que l'association
anomale dans la même fleur, des organes mâles et femelles qui
existent ordinairement dans les deux formes distinctes, fut
transmise par hérédité avec une grande force. On obtint aussi
36 semis des Coucous communs dolicho et brachystylés croisés
par le pollen de la variété isostylée. Parmi ces semis, 1 seulement
fut isostylé, 20 furent brachystylés, mais avec le pistil
un peu trop long dans 3 d'entre elles ; les 15 dernières enfin
se montrèrent dolichostylées. Nous avons, dans ce cas, un
exemple de la différence entre la simple hérédité et la prépondérance
de transmission ; car la variété isostylée, après autofécondation,
transmet ses caractères avec beaucoup de force,
comme nous venons de le voir, tandis que lorsqu'elle est croisée
par le Coucou commun elle ne peut s'opposer à la puissance
dominante de transmission de cette dernière plante.
PULMONARIA.
J'ai peu de chose à dire sur ce genre. Je me procurai des se
mences du P. offlcinalis d'un jardin qui ne renfermait que la
forme dolichostylée, et j'en pus obtenir 11 semis tous dolichostylés.
M. le D r Hooker me détermina ces plantes. Comme je l'ai
montré, elles différaient des plantes appartenant à cette espèce
qui, en Allemagne, furent expérimentées par Hildebrand l , car cet
observateur trouva la forme dolichostylée absolument stérile
avec son propre pollen, tandis que mes semis dolichostylés ainsi
que les générateurs fournirent, après auto fécondation, une
abondante provision de graines. Les plantes de la forme dolichostylée
du Pulmonaria augustifolia restèrent, comme les
sujets de Hildebrand, absolument stériles sous l'influence de
leur propre pollen, si bien que je ne pus jamais en avoir une
seule graine. D'autre part, les plants brachystylés de cette
espèce, contrairement à ceux deP. offlcinalis, furent féconds par
leur propre pollen et à un degré remarquable pour une plante
hétérostylée. De semences soigneusement autofécondées, j'obtins
18 plants, dont 13 se montrèrent à court et 5 à long style.
POLYGONUM FAGOPYRUM (Fagopyrum esculentum, Moench).
J'obtins des fleurs de plantes dolichostylées, illégitimeme
1 Bot. Zeitung, 1865, p. 13.