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CHAP. VI. REMARQUES CONCLUSIVES. 277
espèces hétérostylées après fécondation illégitime, et entre
les deux formes de la même espèce semblablement fécondées,
s'harmonise bien avec cette manière de voir, à savoir
que c'est un résultat accidentel qui accompagne les
changements graduels effectués dans leur système reproducteur,
de façon que les éléments sexuels des formes distinctes
agissent parfaitement les uns sur les autres.
Transmission des deux formes par les plantes
hétérostylées. — La transmission des deux formes par
les plantes hétérostylées, sujet sur lequel j'ai exposé plusieurs
faits dans le dernier chapitre, nous paraîtra peutêtre,
dans la suite, jeter quelque lumière sur leur mode de
formation. Hildebrand a observé que les semis issus de la
forme dolichostylée du P. Sinensis, fécondée par le pollen
de sa propre forme, étaient le plus souvent dolichostylés,
et plusieurs autres faits semblables ont été depuis observés
par moi. Les tableaux précédents renferment l'ensemble
des cas connus jusqu'ici.
Nous voyons, par ces deux tableaux, que la descendance
d'une forme illégitimement fécondée par le pollen d'une
autre plante de la même forme appartient, à quelques
exceptions près, à la forme génératrice. Par exemple, sur
les 162 semis issus de plants dolichostylés de Primula
veris fécondés de cette manière pendant cinq générations,
156 furent dolichostylés et 6 seulement brachystylés. Sur
69 semis obtenus de la même façon du P. vulgaris, pas
un seul ne fut brachystylé. Il en fut de même pour 56 semis
issus de la forme dolichostylée du Lythrum salicaria
trimorphe, et pour de nombreux semis provenant de la
forme à long style de Y Oxalis rosea. La descendance des
formes brachystylées -propres aux plantes dimorphes, et
des formes soit mésostylées, soit brachystylées, propres
aux plantes trimorphes, fécondées par le pollen de leur
propre forme, tendent également à être sexuellement isomorphes
avec leurs générateurs, mais d'une façon moins