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290 PLANTES POLYGAMES CHAP. VII.
condé. Inversement, dans les fleurs qui s'ouvrent les dernières,
les pistils avortent parfois, parce que lorsqu'ils
sont prêts pour la fécondation tout le pollen a été épanché.
11 montre ensuite, en se servant des séries de gradations
dans les Composées 1 , que sous l'influence des causes cidessus
spécifiées, la tendance à produire des fleurons mâles
et femelles s'étend quelquefois à tous les fleurons d'un
même involucre ou d'une plante tout entière, et, dans
ce dernier cas, l'espèce devient dioïque. Dans les rares
exemples que mentionne l'Introduction, plusieurs individus
appartenant à des espèces monoïques et hermaphrodites
étant protérandres et d'autres protérogynes, leur conversion
à l'état dioïque y serait probablement rendue très
facile par leur division préalable en deux groupes d'individus
différant, à certains points de vue, dans leurs fonctions
reproductives.
Les plantes hétérostylées dimorphes présentent des facilités
plus fortement marquées pour devenir dioïques, car
elles forment encore deux groupes d'individus de nombre
à peu près égal, et, ce qui est probablement plus important
encore, les organes mâles et femelles présentent dans
les deux formes, non pas seulement comme structure
mais comme fonction, à peu près les mêmes différences que
les organes reproducteurs propres à deux espèces distinctes
appartenant au même genre. Lorsque certaines espèces sont
soumises à des changements de condition, même de nature
identique, il est notoire qu'elles sont souvent impressionnées
d'une façon très différente; donc, les organes mâles,
par exemple, dans une des formes d'une plante hétérostylée,
peuvent être influencés par ces causes inconnues
qui entraînent Tavortement, d'une façon différente des
divers organes homologues, mais fonctionnellement différents,
contenus dans l'autre forme : il peut en être ainsi
1 Ueber die Geschlechtsverhaltnisse bei den Compositen, 1869,
p. 89.